Du 1er au 29 octobre

Une petite vidéo pour vous mettre dans l'ambiance?

Kunming:

La capitale du Yunnan n'est pas à proprement parler une ville touristique mais comme c'est souvent un passage obligé pour la suite ou pour la fin d'un séjour, autant visiter quelques lieux qui méritent d'y faire un tour. Le parc Cuihu est un lieu agréable où l'on peut voir et entendre des groupes de danses modernes ou folkloriques, des chanteurs amateurs ou des joueurs de jeux de société. Citons également le vieux Kunming, en pleine rénovation à l'époque, où se tenait aussi le marché aux oiseaux. Le temple Yuantong aussi vaut le déplacement.

Shaxi:

Jolie petite ville qui a (ou avait?) su conserver un charme authentique. Située sur l'ancienne route du thé et des chevaux, on a adoré cette petite commune rurale et son vieux quartier avec ses ruelles bordées de maisons en terre et sa petite place où trône un superbe théâtre. 

Qu'en est-il aujourd'hui en 2019? Lors de notre passage, le maire nous avait affirmé qu'il ferait tout son possible pour éviter que la ville ne cède aux sirènes du tourisme business en dépit d'une nouvelle autoroute qui passerait à proximité du village. A voir.

Lijiang:

Vous aimez les villes et villages au charme authentique? Les décors natures et sans artifice? Les scènes de vie réelle? Oui? Alors fuyez cette véritable usine à touristes au décor surfait, ce Disney land chinois où tout est artificiel. Lors de notre passage les rues étaient remplies de milliers de pots de chrysanthèmes pour la déco. Pas vraiment de bon goût. Et de la musique à hurler dans tous les coins de rues, une véritable cacophonie. Bref à éviter absolument.

Shangri La:

On arrive dans la partie nord du Yunnan près de la frontière avec le Tibet. La culture tibétaine (à la sauce chinoise quand même) y est apparemment bien visible mais la ville, et surtout le centre historique, a vendu son âme au tourisme business. Des boutiques, des boutiques et des boutiques... Cependant, on peut faire une balade à pied dans les environs qui nous fait passer par de petits villages tibétains et on termine par le monastère de Ganden Sumtseling puis retour en bus à Shangri La. L'entrée de ce monastère nous y était interdite, on s'est donc contenté de la vue depuis l’extérieur. Nous avions aussi tenté en même temps d'aller au lac mais en fait de lac, il était réduit à une flaque, aucun intérêt et en plus il fallait payer 30 Y pour y accéder. On y a renoncé. Côté météo, c'était assez moyen, frais et un peu humide, altitude oblige à la saison, 3200 m quand même.  

Dali et ses environs

Nous avions trouvé notre hébergement au village de Caicun en bordure du lac Erhai. Pour effectuer le circuit décrit ci-après nous n'avions pas d'autre choix que d'utiliser les services d'une voiture avec chauffeur, recommandé par notre logeuse. 

Le marché de Shaping: assez réduit mais bien coloré par les costumes locaux portés par les femmes de l'ethnie bai. 

Zhoucheng: Dans le vieux quartier, la place est assez chouette, au marché on trouve quelques étalages, de viande et de légumes mais en nombre réduit, tenus par des femmes habillées de leurs vêtements traditionnels. La vieille ville est assez jolie, nous y retrouvons un air de Chine éternelle avec, entre autre, ses motifs qui ornent les murs extérieurs des maisons. Un parfum de fumier de cochon qui vient également titiller nos narines, (hummmm) ajoute un peu plus d'authenticité à l'ambiance des lieux. 

Xizhou: une petite cité qui a conservé son charme authentique. Nous avions exploré les rues dont certaines étaient bordées de commerces. Mais il ne s’agissait pas de boutiques aux étals remplies de babioles kitschs à touristes, mais uniquement des articles utiles aux chinois et les commerçants attendent tranquillement le client en jouant au mah-jong. D’autres quartiers étaient le théâtre du moissonnage du riz, les paysans extraient le grain à l’aide d’une petite machine actionnée par un moteur électrique. 

Il y a aussi le site des trois pagodes à visiter mais au regard du tarif, 121 Y par personne, on a préféré y renoncer, surtout pour se fourrer dans une usine à touristes. 

Un dernier arrêt au vieux Dali, histoire de se replonger dans un autre Disney land. Cependant, l’empreinte touristique reste bien moins forte qu’à Lijiang.

Nuodeng:

Petit village accroché sur le flanc d'une colline, Nuodeng fut sans conteste le coup de cœur de notre séjour en Chine. Plus par ce qu'on y a vécu que par le village en lui-même qui possèdait malgré tout un charme certain. Aucun engin motorisé ne peut circuler dans les rues étroites pavées et encore moins dans les escaliers qui desservent le village. De petits chevaux gravissaient les escaliers pour approvisionner le village. Tranquillité assurée. L'offre d'hébergement y était rare à l'époque, seulement deux petites guest houses étaient disponibles dans le village. C'est dire la fréquentation touristique. Nous avions jeté notre dévolu sur une GH pourvue de seulement deux chambres très spartiates. C'était de l'authentique! Du vrai de vrai! A notre arrivée, la tenancière nous avait offert un thé vert en guise de bienvenue et pendant que l’on sirotait le breuvage, elle essayait de nous expliquer quelques chose mais je n’arrivais pas à comprendre quoi. La brave dame ne parlait pas un mot d’anglais et avec l’aide d’une revue qu'elle nous montrait et de mes quatre mots de chinois, j'ai fini par comprendre qu’une pièce de théâtre aurait lieu dans le village demain à 13 h. Ai-je bien compris? On verra demain. En fait, il s'agissait d'une cérémonie en l'honneur du 2560 ème anniversaire de la naissance de Confusius qui se déroulait  dans le temple du village dès le matin. Gros coup de chance qui nous a fait vivre une extraordinaire journée. Nous étions les seuls occidentaux avec un allemand. les chinois semblaient tout surpris de nous voir ici, aussi ils nous mitraillaient à tout va. Il a même fallu poser avec les policiers. Visiblement c’était un événement important qui se déroulait à ce moment dans l’enceinte de ce temple, sono, reporter TV, photographe, policiers. Pendant que des... disons, des maîtres de cérémonie officiaient sur une scène en surplomb. Des "vénérables" en tenue de circonstance et, en arrière plan les fidèles, s’agenouillaient et s’inclinaient sous le regard du maître Confucius pendant qu'un orchestre jouait une musique de circonstance. Le tout se déroulait dans une ambiance enfumée par les bâtons d’encens, de bougies et de papiers de prières qui brûlaient au pied d’un muret. La chaleur dégagée en faisait fondre les bougies posées dessus. Au moment du repas, nous avions été invités à nous installer à une petite table basse en compagnie des enfants tout excités comme des puces de manger avec des "long-nez". Le repas était délicieux et copieux et sans nous avoir demander le moindre yuan. Une belle journée comme on a rarement l'occasion d'en vivre. 

Weishan:

Des temples, des temples et des temples. Voilà comment on pourrait résumé cet endroit. Si vous aimez ce genre d'édifice, c'est là qu'il faut venir, y en a plein une colline. Tous très beaux et bien entretenus mais au bout du cinquième, on avait notre dose. Le droit d'entrée au site était de 100 Y par personne mais si vous avez atteint l'âge de 60 balais, vous aurez droit à une réduc. La ville de Weishan possède aussi quelques rues qui méritent d'y flâner.

Shilin, la forêt de pierre:

Site naturel remarquable constitué de monolithes aux formes étranges mais éminemment touristique. D'ailleurs comment pourrait-il en être autrement? Cependant rien de comparable avec Lijiang, le site est aménagé certes, mais il est très grand donc on peut très bien effectuer un parcours sans rencontrer d'autre homo sapiens touristis. Par contre à certains endroits, on a vu des embouteillages de touristes chinois et certains s'engueulaient! Là aussi réduc pour les plus de 60 piges.

Tonghai: 

A première vue, cette ville ne se distingue en rien des autres villes chinoises, même ambiance avec la sono au pied de la devanture des magasins pour attirer le client. Cependant on lui accordera un soupçon de charme avec ses quartiers aux maisons anciennes joliment décorées et son pavillon du pur style chinois (évidemment). La nuit tombée, certaines maisons sont décorées avec des guirlandes électriques aux couleurs vives comme à Noël chez nous. En fait notre motivation résidait dans la visite du petit village voisin de Xingmen. Le village en lui-même n’a rien d’extraordinaire à part quelques maisons en terre qui subsistaient mais à voir les pelleteuses qui croquaient les vieilles bâtissent, on pouvait se demander quelle allure aura le village d’ici quelques mois. Le principal attrait, c’est en fait le costume traditionnel très coloré que portent les femmes. Quoiqu'il en soit, l'intérêt des lieux reste assez limité.

Jianshui:

La ville ne mérite qu'à peine de s'y arrêter, même si on peut y voir de belles bâtisses joliment décorées. Parmi les centres d'intérêts, il y a le temple dédié à Confucius le plus vaste de Chine qui demande une bonne après-midi si on souhaite tout voir mais qui ne nous avait pas réellement séduit. En dehors de la ville, il y a le village de Tuanshan, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée (20 Y en 2009), aux vieilles maisons un peu délabrées. Une ancienne grande maison et dont l'époque de la splendeur semblait révolue depuis longtemps, était occupée par de jeunes artistes peintres. Les propriétaires mettaient à disposition (en location peut-être) leur grande demeure. Comme il se trouvait l'heure de midi, on nous a proposé de déjeuner pour la modique somme de 30 Y. Nous n'avions pas été déçus du repas qui nous avait été servi dans le salon des propriétaires. 

Sur la route du retour, il y a un très beau pont qui mérite d’y faire une halte, le pont du double dragon. Un bel ouvrage du 18ème siècle qui comporte 17 arches et classé l’un des 10 plus vieux de Chine. Mais on se demandait où était passée la rivière qui coulait sous ce pont, pas la moindre flaque dans le lit de cet ex-cours d’eau. Mais apparemment des travaux étaient en cours pour remettre les pieds du pont dans l’eau. 

Yuanyang:

Carrefour de nombreuses ethnies et rizières en terrasses spectaculaires, cet endroit était un régal pour les yeux. On peut y passer facilement 3 ou 4 jours tant il y a matière à découvrir dans les environs.

Le village de Quinkou:

On y accède par une descente raide depuis la route de Yuanyang. A l'époque, il fallait se débrouiller pour trouver une voiture ou une pétrolette à trois roues avec chauffeur qui nous déposait à l'intersection avant la descente à pied vers le village. Le village était en plein chantier, toutes les rues et maisons étaient en cours de rénovation et même les femmes participaient aux gros travaux. Elles sont incroyablement bosseuses ces chinoises. La crainte c'est qu’il ne soit transformé en village musée avec entrée payante pour les touristes.

Le marché de Huanmoaling: 

Superbe marché où plusieurs ethnies étaient représentées: yi, yao, miao, hani, et d'autres que nous n'avions pas pu identifier. Les femmes, et seulement elles, portaient de superbes vêtements aux broderies colorées avec une variété dans l'assemblage d'un costume à l'autre.

Le marché de Sengcun:

Autre marché qui mérite d'y faire un tour mais moins spectaculaire que celui de Huanmaoling.

Le marché de Yuanyang :

Si vous n'avez pas envie de bouger, vous pouvez vous contenter de ce marché également haut en couleur mais quand même beaucoup moins que celui de Huanmaoling.

Les rizières en terrasses de la "gueule du tigre":

Ce site prestigieux, est paraît-il, une source d’inspiration pour de nombreux photographes. Le trajet depuis Yuanyang se fera encore une fois avec une petite pétrolette à trois roues. Pour avoir accès à la plate-forme aménagée au-dessus du site, il faut bien sûr cracher 30 Y au bassinet. Les autorités chinoises prennent les touristes pour des vaches à lait mais là aussi, on se vieillira de quelques années et comme par hasard nous n’avions pas notre passeport sur nous. Contre mauvaise fortune bon cœur, l’employée nous a accordé le demi tarif. La vue était superbe depuis cette esplanade d’environ 200 m, les rizières actuellement en eau formaient des figures aux courbes élégantes le long des flancs de montagnes. Très beau tableau.

Les rizières de Duoyishi et de Bada:

Nous avions choisi le tuk-tuk pour nous y rendre et le chauffeur s’arrête devant le "ticket office" pour nous débarquer. Mais comme ça ne nous intéressait pas plus que ça de cracher encore une fois au bassinet, nous lui avions demandé de nous déposer au delà du guichet. Au moins là, la vue est gratuite et aussi belle. Il est possible aussi en explorant un peu, de descendre à pied dans les petits villages en contre-bas de la route. La vue est spectaculaire sur les pentes des montagnes sculptées de terrasses comme des escaliers de géants aux courbes harmonieuses, de véritables œuvres d'art.

Balade autour de Yuanyang:

Pour occuper la journée, on peut faire une balade sympa à pied dans les proches environs de Yuanyang en se procurant un semblant de plan qui décrit le parcours à un office de tourisme, enfin si on pouvait appeler ça ainsi. L'itinéraire passait par des chemins de terre qui desservaient des villages et longeait les rizières. 

Un petit classement des lieux visités:

- En tête de liste parmi les préférés arrive le village de Nuodeng avec la fête anniversaire de Confucius. Mais évidemment il faut tomber sur ce genre d’événement. On a eu un gros coup de bol.

- Vient ensuite Yuanyang. Superbe.

- Shaxi, nous a plu aussi pour son authenticité, son joli centre historique et sa campagne environnante.

- Shilin et sa forêt de pierre. Un site unique et bien que très touristique mérite le détour. 

- Dali, vaut surtout pour les villages environnants.

- Weishan, à voir surtout pour les amateurs de temples. Peu de visiteurs lors de notre passage.

- Tonghai, Juanshui et leurs villages environnants respectifs: disons... bien sans plus.

- Shangri La: Trop dénaturé par le tourisme, ne mérite pas d'aller si loin et de se cailler. Si vous voulez une ambiance tibétaine authentique, je vous conseille plutôt d'aller au Ladakh ou au Népal.

- Lijiang: Je répète: A fuir absolument!!!

Conclusion: un beau voyage dont nous conservons un excellent souvenir et que je vous recommande. Evidemment en 10 années bien des changements sont intervenus. La Chine est un pays qui évolue très vite mais il est à penser que ce pays a su conserver une grande partie de ce qui fait son charme.   

Langue: pas toujours facile de se faire comprendre, peu de chinois parlent anglais finalement, et surtout hors des grandes villes. Apprenez quelques mots de chinois et de connaître les chiffres est parfois utile. De bien prononcer les noms propres, les noms des villes par exemple, facilite la tâche. Ceci dit que cela ne vous effraie pas, on y arrive quand même sans parler le moindre mot de chinois.

Argent: prévoyez du cash pour aller dans les endroits hors des sentiers battus. A Yuanyang, nous n'avons pas pu obtenir de yuans avec notre CB, ni au DAB ni au guichet de l'unique banque de la ville. Une jeune femme anglophone, la seule que nous avions rencontrée, nous a dépannés mais a un taux pas très avantageux.

Saison: octobre était idéal, du beau soleil et une température de 26-27 °C sauf à Shangri La où il faisait beaucoup plus frais. Altitude oblige. Évitez juillet-août, c'est la mousson et il tombe des cordes. Autre avantage non négligeable, c'est la basse saison. Enfin c'était... en tout cas on a bénéficié de réductions avantageuses pour les hébergements. Octobre est aussi la saison de la récolte du riz, ce qui permet de voir les scènes de moissonnage.

Transports: pas de problème pour se déplacer on peut, à quelques exceptions près, aller partout même dans les endroits reculés.

Comportement de la population: les chinois ne sont vraiment pas discrets, ils s'expriment sans retenue et parle fort. Ce sont sont aussi des fumeurs invétérés, surtout les hommes, ils clopent partout, dans les bus, les gares, les restos. Si vous leur demandez poliment de ne pas fumer certains s'abstiendront volontiers mais d'autres n'en ont rien à cirer. Par contre, à aucun moment nous n'avons eu à déplorer une attitude agressive ou insistante envers nous. Les chinois ne sont pas très chaleureux mais pas roublards et ils restent aimables et honnêtes. Sauf rares exceptions bien sûr.