L'extraordinaire marché de bati

Dix-sept euros et un coup de tampon plus tard, nous voici à cinq plus les bagages et le chauffeur dans un taxi dont la date de première mise en circulation remonte à fort longtemps. Une Lada à bout de souffle mais qui parviendra malgré tout à nous amener à notre hôtel, le Baro. La réservation était prévue pour deux chambres mais il faudra se contenter que d'une seule et se répartir sur trois lits. Autre petit inconvénient, pas d'eau à la douche. Bienvenue en Ethiopie!

Pour notre programme, on hésite entre faire une excursion au Dallol ou dans le parc du Simien. Trop cher pour la première option (90 €/jour /personne), et encore trop dangereux. Ce sera donc le trek dans le Simien qui sera adopté. Mais en premier, nous ferons étape à Bati pour son extraordinaire marché très typique.

Six heures du matin, debout tout le monde, pas de grasse matinée car nous devons arriver à Bati dès ce soir et il faut contacter une agence pour la location d'un véhicule avec chauffeur. Nous avons abandonné l'idée de nous y rendre en bus public, il aurait fallu réserver aujourd'hui les places pour partir seulement demain ou même qu'après demain. A 11 h, nous sortons de la guest house à bord d'un van de l'agence Awash en compagnie de Deredje, notre jeune chauffeur. Vers 13 h, c'est l'heure de la pause repas et Deredje nous amène dans un restau dans une ville sur notre itinéraire. Au menu, de la viande de bœuf, un peu ferme, qui mijote sur un mini brasero posé sur la table et accompagnée d'une grande galette de tef, la céréale du pays et en accompagnement, quelques légumes avec de la sauce piquante. Certains éthiopiens nous surprennent avec leur comportement à table, ils se donnent la becquée entre eux. Et que je t"enfourne de la viande crue dans  le bec de son voisin directement à la main. Curieuse coutume!

La route est encombrée de temps à autre par toutes sortes d'animaux domestiques: ânes, zébus, moutons, chèvres, tous ces bestiaux s'approprient la chaussée et ne daignent pas s'écarter. Il faut les éviter, priorité à la gente animale. En terre chrétienne, il existe aussi une communauté musulmane, ainsi église et mosquée sont présentes dans une même ville. La population chrétienne et musulmane cohabitent donc en bonne entente, du moins il faut l'espérer. Il fait nuit noire à notre arrivée à Bati, aucun éclairage public ne semble présent dans la ville. L'hôtel Vasco nous abritera pour cette nuit et l'électricité sera coupée au moment de regagner nos chambres. Douche à la gamelle et à la lueur de nos lampes électriques.

Super soleil et température agréable ce matin. La rue se remplit de gens conduisant des ânes ou des dromadaires chargés de bois ou de gros ballots. Tous convergent en direction du marché. Nous leur emboîtons le pas accompagnés de Deredge et arrivés sur place, c'est un autre monde qui s'offre à nos yeux ébahis. Incroyable, indescriptible toute cette foule de vendeurs qui propose tout ce que le pays peut produire. Certains viennent de très loin comme ces afars, kalachnikov en bandoulière, qui ont traversé des déserts pour venir vendre ou acheter des dromadaires. Puis nous terminerons par le marché du khat, petit arbuste dont la consommation des feuilles procure bien-être et euphorie et certains éthiopiens en font une consommation régulière créant ainsi une dangereuse dépendance. En Europe, elle est considérée comme une drogue et à ce titre y est interdite. A voir tout ce qui est proposé dans les étalages étriqués entre de petites baraques et disposés de façon anarchique, beaucoup d'éthiopiens doivent en user. Un des vendeurs m'exhorte à en consommer pour avoir une vie heureuse comme il me dit, mais je préfère m'abstenir. Je reste méfiant vis à vis de ce genre de produit. Quelques photos valent mieux qu'une interminable description.


lalibela , ville aux multiples eglises MONOLITHIQUES 

Lalibela est trop éloignée de Bati pour faire le trajet en une seule journée, aussi une étape à Woldia s'impose. Nous échouerons à l'hôtel Selam pour la nuit, établissement sans aucun charme, fréquenté par les chauffeurs routiers et les cafards. Autre particularité, pas d'eau aux robinets ni chaude ni froide mais des réserve d'eau froide dans des bidons entreposés dans une salle de bain crade à souhait. 

Dans l'ensemble, le paysage présente un aspect aride, nous sommes en saison sèche. Sur notre route nous ne rencontrerons pas grande activité agricole mais certains paysans moissonnent leur récolte comme celui-ci qui extrait des pois en les faisant piétiner par deux bœufs. En ce qui concerne l'état des routes, c'est plutôt moyen et pour aller à Lalibela, il a fallu emprunter une piste un peu cahoteuse par endroit. Cependant, les choses vont s'améliorer dans un proche avenir car la piste est en réfection par tronçons pour faire place à une belle chaussée asphaltée bien carrossable. En attendant nous apprécions d'arriver à destination et de ne plus être secoué. Grâce au téléphone de Dereje, nous avons pu réserver trois chambres à l'hôtel Heaven guest . Etablissement bien tenu les chambres donnent sur un jardinet fleuri et cerise sur le gâteau, il y a de l'eau chaude 24h/24. Super! Il est maintenant 14 h passée, aussi nous devons nous préoccuper de  trouver un resto et apparemment l'offre semble largement suffisante. Nous jetterons notre dévolu sur le Holly Land.  Au menu: lasagne au four. La température est agréable, soleil généreux et ciel bleu, conditions idéales pour manger à l'extérieur coincés sur un étroit balcon à l'étage. Lalibela est célèbre pour ses églises monolithiques creusées dans la roche, nous irons donc y faire un tour demain, mais la période des fêtes religieuses est passée. Par contre il y a toujours des prêtres qui officient. Après-demain, nous prévoyons une excursion au monastère Asheton perché dans la montagne. Voilà le programme, mais pour le reste de l'après-midi, chacun vaquera à ses occupations: lessive, carnet de voyage ou repos. 

Le gérant de l'hôtel nous indiquera le restaurant Roha pour le repas du soir et selon lui, un spectacle de danses traditionnelles s'y produira. Quel genre? Attrape-touriste ou alors quelque chose de plus authentique? A voir. En fait ce sera une situation intermédiaire. Oui, c'est éminemment touristique mais pas de groupes parmi les spectateurs, nous serons… les seuls. Le temps de manger une soupe et voilà deux musiciens qui apparaissent bientôt suivis par quatre jeunes filles qui exécuteront des danses en se désarticulant avec frénésie tout en poussant des "youyous".

Deredje tient absolument à nous épargner le moindre pas, il n'aime pas marcher et pense que c'est la même chose pour nous, aussi il nous emmènera avec son véhicule au site des églises. En premier lieu, il faut passer par l'office du tourisme. Il nous en coûtera 350 birrs/personne plus 300 birrs pour le caméscope et avec ça nous pouvons visiter toutes les églises de la ville et il y en a quelques-unes. Mais avant même de sortir, on se fera palper bras étendus, par un agent de la sécurité. Il n'y a pas moins de 11 églises dans cette ville, ça nous donne une idée de la ferveur de l'époque, d'ailleurs encore bien présente actuellement. La plus spectaculaire est la Béta Georgis taillée d'un seul bloc dans le tuf rouge, comme toutes les autres, en forme de croix. L'intérieur affiche une déco très sobre et serait également le refuge des puces, aussi nous y pénétrerons en chaussettes imprégnées de répulsif. Certaines églises sont reliées entre elles par un curieux dédale de petits tunnels et de chemins d’accès taillés aussi dans le roc.  

Pour terminer la journée, nous tenterons une connexion Internet dans un cyber boui-boui en tôle tout poussiéreux. Les ordinateurs, posés sur un balatum, aspirent la poussière qui entre à pleine porte à chaque coup de vent. On se demande comment ça peut fonctionner. D'ailleurs nous n'arriverons pas à ouvrir la page d'accueil Internet. Le vent soulève une poussière qui nous irrite les yeux et nous chatouille les narines, pas très agréable. Du point de vue circulation, la ville est vraiment très calme, quelques rares 4x4 et encore moins de bus, empruntent les rues pavées ou d'autres au bitume fatigué. Le soir nous retournerons au Roha pour le dîner mais cette fois-ci, ce sera dans la salle populaire. Beaucoup plus authentique.


L'altitude nous a quelques peu perturbé le sommeil aussi la nuit fut courte et à quatre heures du matin, nous étions pleinement réveillés. Comme prévu les muletiers sont là avec leurs montures pour nous emmener au monastère Asheton, mais Deredje, toujours soucieux de nous épargner de la marche, préfère nous conduire au départ du chemin, près de la place centrale. On économise ainsi un bon kilomètre. Nous apprécierons les services des mules surtout au départ, ça grimpe sévère, et après une nuit un peu courte on a un peu de mal à gravir la côte. Le monastère est lui aussi taillé dans la roche, pour l'atteindre il faut passer par un petit tunnel qui grimpe à l'intérieur de la falaise. Comme les églises de Lalibela, le monastère est protégé par une toiture faite de tôle supportée par un assemblage en bois d'eucalyptus. Il doit subir aussi les assauts des intempéries mais la protection est sans doute provisoire. Du moins, c'est à espérer car ce n'est pas vraiment esthétique. Rien d'extraordinaire dans l'architecture de ce monument, une simple excavation dans la roche, pas de sculpture. On nous invite à nous asseoir à l'extérieur sur des bancs de bois en attendant que les quelques visiteurs, qui sont à l'intérieur, daignent ressortir. L'église est-elle donc si petite? Pas tant que ça finalement, mais le prêtre qui nous accueille préfère sans doute les petits comités. Il nous indique le banc de pierre recouvert de tapis pour que l'on y prenne place et commence à prendre la pose pour les photos, mais pas de flash. Les éclairs aveuglants répétés finissent par leur endommager la vue, certains acceptent le flash mais en se protégeant les yeux avec des lunettes de soleil. Ça leur donne d'ailleurs un look assez particulier. Il déballe alors tout son attirail de croix et de vieilles bibles de plus de 500 ans écrites dans un langage que lui-même ne connaît pas, "le guèse". Il est assez curieux de voir un ecclésiastique se prêter à la pose ainsi. On verrait mal les prêtres occidentaux faire de même.

 

Voilà, la visite est terminée, retour vers la ville et comme le chemin est en descente, nous le ferons à pied. Un laboureur est à l'ouvrage, la tentation de le filmer est grande, aussi nous lui demanderons son accord. Ce sera oui, mais à condition de le rétribuer. Ce genre de comportement ne me choque absolument pas, ces gens vivent à la limite de la misère, aussi qu'ils demandent un peu d'argent m'apparaît comme normal. L'un des muletiers, nous propose d'arrêter chez ses parents pour prendre le café. Après tout, ce sera l'occasion d'entrer en contact avec l'habitant de façon authentique même s'il faut donner un peu d'argent. Les parents du jeune homme, qui a presque 18 ans, habitent dans une petite ferme non loin du sentier. Une clôture faite de branches d'eucalyptus entoure des bâtiments en terre de forme ronde ou rectangulaire, couverts en chaume ou en tôle ondulée. Nous sommes reçus dans le tukul par la mère de notre muletier. Cheveux très courts presque rasée, maigre, très maigre, une dentition horrible et quelques tatouages au cou en guise de parure décorative, la mère de notre jeune muletier est âgée de cinquante deux ans. Le cheptel est très réduit, il se limite à une chèvre, une vache et un bœuf. C'est un peu juste pour survivre et les terres cultivables sont partagées entre les différents héritiers de générations en générations. Aussi chaque ferme se réduit à une peau de chagrin car trop de familles se partagent les terres cultivables. Notre muletier suit une scolarité normale et souhaiterait devenir enseignant, aussi il peut espérer un meilleur avenir. Espérons qu'il réussisse.

Vers 14 h, c'est la fin de la balade et vient le moment de distribuer le pourboire à tout ce petit monde. Pour les muletiers, 100 birrs chacun nous apparaît comme suffisant. Eh bien non, ces messieurs font la moue à la vue des billets. Faut pas exagérer quand même, 100 birrs en plus de leur rétribution! Je me permettrai de faire remarquer au muletier qui nous a invité chez lui que nous avions déjà donné de l'argent à sa mère. Là, quand même il reconnaît, mais tout juste, notre générosité. 

C'est l'heure de la sortie des écoles et le nombre de jeunes en uniformes bleus qui se dirige vers le centre ville est vraiment impressionnant. L'avenir du pays est entre les mains de toute cette jeunesse, espérons qu'elle permettra à cette nation de se hisser au rang des meilleurs d'Afrique. Il y a fort à faire car nombre d'éthiopiens souffrent de la malnutrition, de problème de santé et de bien d'autres maux.


rando sur les hauts plateaux d'abyssinie

Le trajet vers Debark sera ponctué d'arrêts qui provoqueront un attroupement de villageois en quête de soins notamment. Mais ne disposant pas toujours de médicaments appropriés, on ne pourra pas prodiguer les soins les mieux adaptés comme pour ce vieillard à qui l'on soignera les yeux avec du sérum physiologique. Même traitement pour ce bébé qui avait les paupières collées par d'importantes croûtes. Mais le petit n'apprécie pas beaucoup, sa mère tente de lui donner le sein pour essayer de le calmer, en vain. Il faudra laisser tremper toutes ses croûtes avec du sérum physiologique pour arriver à les faire disparaître. Toutes ces personnes respirent la misère, vêtements déchirés et sales très sales, un jeune garçon n'avait même pas de pantalon ni de slip. Cul nu! Il y a eu aussi cet arrêt à une école de village où l'instituteur nous invita à voir sa classe de petits en plein apprentissage de la lecture, et apparemment ils y mettaient tout leur cœur pour répéter les mots écrits au tableau que dictait une petite fille, baguette en main.

La piste est un grand chantier et chaque passage de véhicule soulève un énorme nuage de poussière. On s'en prend plein la figure malgré les vitres fermées. Je plains les habitants des villages que l'on traverse. Tout est recouvert de poussière. A 25 km de Debark, arrêt station service dans un village, mais pas de chance plus de gazole. Par contre, on s'aperçoit qu'un pneu est crevé, pas étonnant avec cette piste. En un clin d'œil, la roue est changée. A 19h, Debark apparaît à la lumière des phares, la ville a l'air plongée dans l'obscurité et l'hôtel que nous avions réservé est privé d'électricité. La visite des chambres se fait donc à la lueur des lampes électriques. L'état est correct mais les chambres sont froides comme du marbre, aucun charme. Il faudra s'en contenter pour cette nuit. Bon, allons voir du côté de la salle de restaurant, ce sera un dîner aux chandelles car l'électricité est encore coupée. Cette énergie, c'est comme l'eau, des fois il y en a, des fois il n'y en a pas. Elle reviendra un peu plus tard pendant le repas. Par contre pas une goutte d'eau dans la salle de bain. Il ne reste plus qu'à espérer qu'elle revienne demain.

L'eau est-elle revenue ce matin? La réponse est non. Ce n'est pas son problème nous dit l'employée, ce qui signifie plutôt : "Ce n'est pas de ma faute". En tout cas, c'est un sacré problème pour nous. A défaut d'eau au robinet, nous aurons quand même un seau d'eau, plein au 2/3, devant notre porte. Il faudra donc s'en contenter pour se laver et l'utiliser, après le lavage corporel, comme chasse d'eau pour les WC.

Direction le bureau du parc. Le local est impeccable, deux employés nous reçoivent et nous présentent le circuit en détail. Ils nous dressent une liste de tout le nécessaire, matériel et accompagnateurs: scout, guide, cuisinier, assistant cuisinier, mules et muletiers, tente, matériel de cuisine, matelas et nourriture pour 4 jours. Rien que ça, je pense qu'ils ont vu large, mais bon, on va dire que ça contribue à faire vivre la population locale. L'ensemble pour la modique somme de 4730 birrs soit un peu plus de 205 €, pour 4 jours et 5 personnes. Tout ce petit monde se trouve maintenant réuni, il faut maintenant aller faire les courses au "supermarché", comme ils disent. En fait de supermarché, c'est tout simplement une petite boutique de 4 ou 5 m². Cafialou, notre scout, armé d'une vieille pétoire de la guerre 14, est chargé de notre protection et prend son rôle au sérieux. Il ferme toujours la marche et éloigne les gamins un peu trop collants. Un petit tour au marché permettra de compléter le reste: légumes, fruits et pétrole pour le réchaud.

On est parti, Deredje nous emmène au point de départ du trek et en cours de route nous verrons nos premiers babouins gelada, singes endémiques de la région aux poils longs et à la poitrine marquée de rouge. Très vite, nous atteignons l'entrée du parc et il faut payer un droit d'entrée. Ça y est, nous y sommes, Deredje nous dépose et continue sa route, il reviendra nous chercher à la fin de la rando.

Le sentier serpente à travers de beaux paysages mais certaines grimpettes, l'altitude aidant, ont tendance à nous couper le souffle. Deux heures plus tard, on est au camp, un simple espace avec des huttes pour cuisiner, mais pour faire un brin de toilette c'est un peu plus compliqué, notre guide nous dit qu'il n'y a plus d'eau. Ça semble curieux quand même. Les tentes sont déjà montées avec nos sacs à côté, et un goûter nous attend avec thé, café, biscuits et graines grillées. Appréciable. Le repas nous sera servi dans la "cooking hut" et après quoi, on ne traînera pas dehors car la température fraîchit assez vite après le coucher du soleil. Bon, c'est le moment de tester le couchage. Un peu ferme je dirais, le terrain en légère pente et du point de vue température, c'est plutôt juste même avec notre duvet -3°.  

Pas terrible la nuit, nous n'avons pas arrêté de chercher la position la moins inconfortable et si on a réussi à dormir 4 h, c'est le grand maximum. Ça ne nous met pas vraiment en condition pour la journée. Pas chaud, vivement que le soleil pointe son nez, mais pour le petit déj, il faudra le bonnet et la polaire.

A 8 h tout le monde est fin prêt pour le trek, mais il faudra attendre que la logistique le soit également, c'est ce matin que ça s'organise et ce n'est pas rien. Les bagages qui seront portés par les mules sont pesés car chacune d'elles ne portera pas plus de 45 kg et comme on en trimbale plus de 100 kg, il en faudra trois. Plus deux autres pour le transport de notre propre personne, ça en fait cinq qui devront être conduites par quatre muletiers en tout. Avant de partir, il reste encore à se procurer les deux mules avec leurs muletiers qui nous accompagneront tout au long de notre trek et il y en a des dizaines qui n'attendent que d'être désignés pour ce job. Il y a bien des règles qui régissent le fonctionnement de l'association des muletiers, mais ils les violent. Alors c'est la foire d'empoigne et ça râle sec jusqu'au moment où deux muletiers se détachent du groupe en tirant sur la bride de leur bestiole. Bon, laissons les autres régler leurs différents et partons avant que ça ne tourne au vinaigre. Mais un troisième nous emboîte le pas lui aussi avec sa mule, en espérant que l'on ait recours à ses services. Il nous suivra un bout de chemin, un kilomètre, deux ou trois peut-être, jusqu'au moment où, en désespoir de cause, il abandonnera la partie. Le sentier, jusqu'à présent ne présente pas de difficulté et les paysages sont superbes. Quelques autochtones marchent sur la piste et parmi eux, un vieil homme s'avance vers nous, il a sûrement besoin de soins. Mais qu'est-ce qu'il a sur le nez, on dirait qu'il a une croûte blanche dessus? En fait le pauvre homme a fait une chute, il est blessé au nez et s'est confectionné un pansement avec du papier. Le pauvre homme souffre, un efferalgan 1000 le soulagera un peu. Noemie exercera encore une fois ses talents d'infirmière en refaisant un pansement digne de ce nom. Ce sera provisoire car nous n'avons qu'une partie de la pharmacie dans nos sacs, aussi nous lui donnons rendez-vous au camp ce soir pour compléter les soins. Fort heureusement, il habite tout près du village de Guish à côté du camp de ce soir. Nous verrons à ce moment là si notre infortuné vieil homme sera au rendez-vous. En attendant poursuivons. Le sentier est poudreux et chaque pas soulève une poussière noire. Dans quel état seront nos pieds ce soir?

Il est 13 h et pour la pause déjeuner, ce sera au bord d'une petite rivière et en compagnie d'une colonie de babouins que nous ferons provision de quelques calories. Nous resterons une heure, le temps de se reposer un peu. Les heures passent et les kilomètres s'enchaînent à travers un paysage toujours très beau, mais en fin d'après-midi la fatigue commence à se faire ressentir, aussi je terminerai le trajet à dos de mule.  Le village de Gish est en vue. On aperçoit perchées à flanc de montagne quelques misérables cahutes où logent, d'après Lidji notre guide, près de 2000 habitants. Ça nous semble beaucoup pour un village de cette dimension, en tout cas les ressources doivent être maigres car le sol, par endroits est complètement dépourvu de la couche arable d'origine, emportée par l'érosion. Seuls quelques rares petits arbrisseaux, derniers témoins d'un sol autrefois fertile, s'efforcent de retenir ce qui reste de terre entre leurs racines. Probablement le résultat d'un sur-pâturage trop longtemps répété.  

Notre camp, un peu à l'écart du village, est pourvu d'une cabane en pierre et d'un point d'eau où est installée une pseudo douche, un simple tuyau en fer qui part du sol et bouché avec un entortillement de chiffons autour d'un bout de bois qui fait office de bouchon. Deux robinets permettent aussi de puiser de l'eau, c'est là que les villageois viennent s'approvisionner. Notre blessé est là, assis au soleil contre la cabane, recroquevillé dans sa couverture, il attend patiemment que l'on s'occupe de lui. Il se plaint de maux de tête, il souffre. Là encore Noémie fera de son mieux pour le soulager, mais l'os de son nez est probablement cassé et le pauvre ne recevra sans doute pas d'autres soins. Voyant la scène, un jeune garçon se présente à Noémie en lui montrant son bras gauche bloqué à angle droit au niveau du poignet. Impossible de faire quoi que ce soit, une fracture maintenant très ancienne s'est ressoudée, plaçant son poignet dans cette position. Le pauvre garçon insiste malgré tout, sans comprendre qu'il n'y a plus rien à faire hormis une chirurgie lourde, irréalisable dans ce pays. 

C'est l'heure de la soupe. Mais on se gèle, le bonnet et les multiples épaisseurs ne suffisent pas à se protéger du froid. Nous ne tiendrons pas pendant tout le repas, il faudra se réfugier dans la cabane où la température y est plus supportable. Le guide et les autres membres de notre équipe nous y installeront une table, chose qu'ils auraient dû faire depuis le début du repas. Bon, au lit, pas de brossage de quenottes, il fait nuit et beaucoup trop froid. J'apprécie à sa juste mesure le matelas supplémentaire et l'épaisse couverture que nous avons loués pour 150 birrs par l'intermédiaire de Lidji. Une bonne nuit en perspective bien au chaud, je m'en réjouis d'avance.

Quelle délicieuse nuit! Je me sens reposé, prêt à affronter les dénivelés du Simien. Le soleil n'a pas encore pointé ses rayons, il fait très froid et pour prendre le petit déj dehors, c'est pas top. Allez, on plie bagages et c'est reparti en direction de l'Imet Gogo, c'est le nom d'un sommet. A l'approche de ce sommet, le massif du Simien nous offrira sans doute son plus beau point de vue. Le camp n'est plus très loin, mais il va falloir se payer une sacrée descente et impossible de la faire à dos de mule, trop dangereux. Effectivement, c'est pas du gâteau et les genoux dégustent un maximum, la progression ne sera pas rapide tout au moins pour nous, car les autres nous distancent d'une bonne longueur. Le sentier est recouvert d'une poussière ultra fine et on s'en prend plein les chaussettes. Voilà, fin du trek, mais je parcourrai quand même les derniers 500 m à dos de mules, je n'ai plus envie de marcher. Le camp est encore bien ensoleillé, profitons donc de la relative chaleur pour se décrasser après le goûter. Le point d'eau est plus facile d'accès, une pompe permet de tirer une eau un peu glacée mais bien utile pour laver nos pieds noirs de poussière.

Brr! La température extérieure n'incite pas à sortir de notre duvet bien chaud. Effectivement, une petite couche de givre recouvre l'herbe sèche et le gant de toilette resté accroché à la tente est raide comme du carton par le gel. Le soleil émergera des cimes juste au moment du petit déj pour nous réchauffer. Lidji nous a posé une embarrassante question: Que pourrait-il faire pour améliorer son service? Il pourrait être un peu plus attentionné envers ses clients et aussi, mais ça on ne le lui a pas dit, se montrer un peu plus souriant et agréable car il n'a pas le sourire facile le camarade.

Avant de quitter notre petit monde, tout au moins une partie, une autre question se pose. Quel pourboire donner à chaque membre de l'équipe? Hier soir, Lidji, nous a déjà un peu aiguillé sur cette question en nous précisant qu'il y avait une hiérarchie quant à la somme à donner. Mais pour nous pas question de faire une quelconque différenciation entre le scout, l'assistant cuisinier, le muletier ou un autre, ce sera 100 birrs chacun. En plus Lidji, ne semble pas, vu ses lunettes dernier cri, véritablement dans le besoin. Beaucoup moins que les muletiers en tout cas.  


gondar, ancienne cité impériale

Réveil vers 6 h au chant des prêtres, ça a même commencé dès 4 h, plutôt matinaux ces religieux. A 8 h tout le monde est sur le pont, Deredje a même astiqué son véhicule. Il nous conduit à une sorte de pâtisserie-café pour le petit dèj. 

Il y a quelques curiosités à visiter à Gondar, le château, les bains du souverain Fasilidas, et l'église de Debre Biran Selassié. Du château, il en reste le bâtiment principal dépouillé de tout meuble et décoration, quelques dépendances en ruines subsistent également dans l'enceinte du palais. Quant aux bains, il s'agit d'une grande piscine, à sec actuellement, utilisée tous les ans en février pour les cérémonies religieuses du timkat. L'église, par contre est très particulière, couverte en chaume et à l'intérieur les murs et le plafond sont recouverts de fresques, religieuses bien sûr.

Midi, nous filons vers Tana notre prochaine étape. A 13 h, pause repas dans un petit restau populaire à Addis Zemen où notre présence intrigue un groupe de jeunes gens, attablés à siroter du Pepsi cola. L'un d'eux essaiera de nous prendre en photo discrètement avec son téléphone portable. Vas-y mon gars, ça ne nous pose pas de problème. Nous aussi on photographie tes compatriotes. A la sortie du restau, une petite maison basse aux murs extérieurs décorés, attire notre attention. Deredje nous y introduira, il s'agit d'une maison où l'on vend et consomme du khat. Quelques personnes broutent tranquillement des feuilles de cette plante et malgré les risques que cela présente pour la santé, le gouvernement ferme les yeux sur la production de cet arbuste car il participe de façon notable à l'économie du pays par l'exportation vers Djibouti et le Yemen. Nous sommes plutôt bien accueillis, on nous servira un café, à l'éthiopienne bien sûr, et on nous proposera d'essayer le Khat. Je me contenterai d'en goûter seulement deux feuilles qui ne me produiront aucun effet, il en faut au moins 100 g.


Le lac tana

Sur recommandations d'un employé de notre hôtel à Bahar Dar, nous échouerons à l'hôtel le Bahar Da où nous retrouvons un dénommé Fantio Mathias qui était chargé de nous réserver trois chambres. Mais point de réservation, sous prétexte que nous sommes arrivés trop tard. A quoi ça sert de réserver dans ce cas? L'entrée dans le grand patio dont une partie est couverte nous laisse plutôt une bonne impression. Par contre, les chambres sont dans un état moyen et seulement une seule des trois qui reste est équipée de salle de bain. Gros point noir aussi, une musique "soûlante" qui diffuse en permanence. Je suggérerai un autre hôtel au descriptif beaucoup plus élogieux, mais tout le monde gobe les arguments du Fanto, du genre:" Il va y avoir un congrès et tous les hôtels afficheront complets". Mon œil ! Bref chacun pose son sac dans sa chambre, on s'installe ici. Repas du soir très moyen: poisson frit à la consistance du carton. Et toujours cette foutue musique qui ne s'arrêtera qu'à 22h. Bon, une petite douche avant de se coucher nous fera le plus grand bien. Mais il me sera impossible de la prendre dans la salle de bain de notre chambre, j'ai trop peur de m'électrocuter. Vraiment pourrie cette salle de bain, je préfère encore la douche commune. 

Nous devons être prêts pour 8 h, car notre acolyte a réussi à nous fourguer un tour sur le lac Tana pour visiter les monastères. Il vient à notre rencontre et nous demande de nous presser car les autres membres du groupe nous attendent. D'accord, mais laisse nous le temps de déjeuner, le service a été un peu long. Il nous conduit à pied à l'embarcadère où le groupe, deux personnes en fait, nous attend dans une petite embarcation, deux éthiopiens de classe visiblement aisée, guère sympathiques. Le lac est d'huile. Mais où sont les pêcheurs?

Aucune activité apparente si ce n'est que deux pirogues en roseau qui transporte du bois, mais point de pêcheur en vue. Petite déception au terme de ¾ h à 1 h de trajet, nous accostons à une petite jetée où toute une équipe d'hommes et de femmes s'affaire à transporter du sable qui a été débarqué là. Cette armée de "fourmis" fait la navette, une dizaine de kilos sur le dos, entre la jetée et je ne sais quel point où ce sable sera utilisé. Notre batelier nous conduit à travers un petit chemin cahoteux dans un environnement très arboré. On y trouve entre autre, des caféiers. Le monastère de Ura Kidane Mehret, n'est en fait qu'une église. L'intérieur est décoré de motifs peints sur de la toile qui recouvre quasiment l'intégralité de ses murs, pas de problème pour les photographier mais sans utiliser le flash. Les religieux ne ressentent aucune gêne pour se faire tirer le portrait, bien au contraire; ils ne demandent que ça et prennent tout de suite la pose dès qu'on pointe l'appareil dans leur direction. A l'entrée, un gardien armé d'un vieux flingo, veille sur l'édifice. Notre batelier nous emmène voir un musée. Le sentier est bordé de quelques vendeurs de souvenirs, petites babioles qui n'ont aucun intérêt, genre croix orthodoxes ou petites boîtes. Même les enfants tentent leur chance avec des colliers de coquillages. Mes pauvres pitchouns, que voulez-vous que l'on fasse de ça? Nous retrouverons d'autres vendeurs à l'entrée du musée, il y a de la concurrence et je doute que les affaires soient prospères pour tous. Un gardien veille sur les trésors, des objets liturgiques, entreposés dans cette petite tukule sans être mis vraiment en valeur. Retour au bateau. Notre batelier-guide est plutôt sympa, mais tentera de nous faire payer sa sympathie en demandant un pourboire à Noémie pendant le trajet. C'est là, le meilleur moyen de ne pas en avoir, aussi on se dira que c'est compris dans le prix de la prestation. Deuxième lieu de visite, un monastère situé à quelques dizaines de mètres de l'embarcadère où nous avons accosté en premier. Mais la visite sera vite arrêtée, il est interdit aux femmes, même l'extérieur. Mais pourquoi est-ce interdit aux femmes? L'un des religieux assis sous un arbre nous l'expliquera: l'origine remonte à l'époque où il existait un monastère pour hommes et un autre pour femmes. Mais hélas pour la gente féminine, leur monastère fut détruit, je ne sais pourquoi, mais encore est-il que celui réservé aux hommes reste toujours inaccessible à ces dames. Bref nous ferons demi-tour à peine après avoir posé le pied sur ce sol qui ne doit être foulé que par les hommes. Retour au bateau, le batelier nous propose les rives du Nil bleu qui n'est qu'une rivière sans intérêt particulier en aval du lac. Aussi nous décidons de mettre le cap vers le point de départ. Bilan de cette escapade : mitigé, un peu décevant même, on s'attendait à voir pêcheurs et pirogues de toutes sortes évoluer sur le lac et visiter plus de monastères digne d'intérêt. Néanmoins les fresques du monastère valaient le coup d'oeil . Bref le tour était loin de valoir les 150 birrs par personne que nous avons réglé au Fanto. 

Bon allons nous restaurer, mais pas à notre hôtel, j'en ai marre de leur musique rengaine et leur bouffe n'est pas extra. Nous jetterons notre dévolu sur le King Fisher, pas très loin de notre hôtel d'ailleurs. Là aussi, une musique genre casse-oreille serait du genre à me faire rebrousser chemin, mais à l'arrière il y a un petit patio où règne un calme appréciable. On s'y installera et à l'ombre d'un hibiscus en fleurs. Ah! Voilà qui est mieux comme environnement. A peine sommes-nous installés, qu'une voix française se fait entendre. Une jeune femme, à la silhouette un peu rondouillarde, se pointe dans le patio avec un bébé de couleur dans les bras. C'est effectivement une compatriote, propriétaire de cet établissement et mariée à un éthiopien qu'elle a connu lors de son premier voyage dans le pays. Elle est heureuse de rencontrer des français pour parler sa langue maternelle. En fait, elle vit en Suisse avec son mari, mais de temps en temps elle séjourne à Bahar Dar où le couple franco-éthiopien a acheté une maison. Nous apprendrons beaucoup de choses sur le pays, le niveau de vie des éthiopiens, le coût de la vie, les salaires, le manque de savoir faire, etc… 

Pour occuper le reste de la journée une virée aux chutes du Nil bleu ne serait pas stupide. Il suffira de demander à Deredje qui ne demande qu'à nous satisfaire et nous voilà en route sur la piste qui mène à ces fameuses chutes. Bien sûr, qui dit piste dit poussière, mais moins que dans celle qui mène à Debark. En une trentaine de minutes, nous arrivons à un village tout près des chutes. Là encore, il faut débourser quelques birrs. Pas beaucoup, seulement 15 par personne, mais le plus désagréable c'est le service forcé que tentera un guide. Il grimpe dans le mini-van en disant: "Go, go"! Mais non mon gaillard, on n'a pas besoin de toi! Il insistera en disant que l'on va se perdre, car évidemment la direction n'est pas indiquée. Mais dissuadé par Deredje, il abandonnera la partie et un peu plus loin, on embarquera un jeune garçon qui nous servira de guide. Il a l'air plutôt dégourdi et parle déjà assez bien l'anglais. Il prétend s'appeler "Rich", en anglais, et ma foi, il a toutes les chances d'y être un jour. Après avoir stationné le véhicule, nous empruntons un chemin qui passe par le pont des portugais et traverse un village où on n'échappera pas aux vendeurs de souvenirs. Mais sans véritable harcèlement. Il ne faudra qu'une dizaine de minutes de marche pour arriver au site de la cascade de ce fameux Nil qui n'a d'ailleurs de bleu que le nom. Joli coup d'œil, mais pas vraiment spectaculaire. A coté, l'usine hydroélectrique qui jadis avait réduit le débit de la cascade à un filet est maintenant à l'arrêt. Retour au mini-van par le même chemin, puis on débarque notre jeune guide à la sortie du village et bien entendu un pourboire s'impose. Ce genre de service, à nos yeux ne mérite pas plus de 20 birrs. Mais le gamin fait la fine bouche, Deredje lui demande alors de se contenter de cette somme. Il sortira mécontent du véhicule. Incroyable! Le jour commence à décliner et Deredje roule à vive allure. Arrivés à Bahar Dar, Deredje me signale une fuite au réservoir, en effet on laisse derrière nous une longue traînée de fuel. Ça coule pas mal, vite il faut agir! Un homme se dépêche de découper à la scie un bidon en plastique pour recueillir le liquide qui s'échappe par le trou pendant qu'un autre écrase du savon avec une pierre pour en faire une pâte qui colmatera la fuite. Deredje n'hésite pas à se glisser sous le véhicule, il en ressortira le bras maculé de fuel. Bon, espérons que ce souci sera réglé pour demain matin. Pour Deredje, pas de problème, demain on part.


Les cascades du Nil bleu
Les cascades du Nil bleu
Le pont des portugais
Le pont des portugais

Ce matin donc, direction Addis Abeba. Et qu'en est-il de la fuite? Apparemment ça va, le colmatage  tient le coup mais laisse tomber une goutte toute les deux minutes. Tiens un policier? On n'en a guère vu pendant notre séjour mais celui-ci semble s'intéresser à notre véhicule à l'arrêt. Ah, Deredje aurait-il commis une infraction? Apparemment ce serait à cause d'une absence de vignette qui devrait figurer sur le pare-brise. La police est généralement peu présente sur les routes, mais il en suffit d'un pour se faire choper. En tout cas notre ami chauffeur parlemente tout ce qu'il peut avec le policier, il lui tient le bras, chose inacceptable dans notre pays. Mais le représentant de la loi demeure inflexible et Deredje écopera d'une "prune" de 400 birrs qu'il devra acquitter immédiatement. Zut ! On est vraiment désolé pour lui. Apparemment, il manque une vignette sur son pare-brise pour le transport de touristes. Addis est en vue et il est 17h 30, le trajet n'a pas été pénible, chaussée en bon état et peu de trafic. Avant de s'installer à l'hôtel, Deredje nous informe que son boss nous invite à prendre le café "aux environs de son agence". Il nous reste également à lui régler les 10% du montant comme convenu. Bien, c'est ma foi fort sympathique. Le boss nous reçoit en fait dans une guesthouse qu'il est en train d'aménager. Il nous offre, en plus du café ou de la bière, des frites françaises aromatisées au thym. Nous discutons de notre voyage, du pays, l'ambiance est plutôt conviviale. Nous lui ferons des éloges de notre chauffeur et espérons qu'il ne sera pas sanctionné pour le réservoir percé et aussi le vol de son téléphone portable. Mais non, pas de problème. Vient le moment de faire nos adieux au boss, adieux très chaleureux même, à l’éthiopienne c'est à dire accolade avec tape sur l'épaule.

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