prise en main du véhicule ET PREMIERE NUIT


Samedi 6 septembre

Bye-bye Édimbourg, on y reviendra seulement pour une nuit avant le départ pour la France. Ce matin, pas question de prendre de petit déj, le self de l'hôtel n'est pas encore ouvert, on se contentera donc d'un thé pris dans la chambre avec 3 biscuits. Notre bus part à 9 h et comme on a prévu large, on dispose de pas mal de temps avant l'heure du départ. Pour le repas du midi, on achètera deux "mauvais" sandwiches que l'on avalera en route dans le bus. Il faudra 5 heures pour arriver à Inverness et de là on chope un bus qui nous mènera à Strathpeffer en 53 mn.

Stuart, le jeune et sympathique proprio de l'agence nous accueille à la descente du bus, sa maison est à deux pas d'ici. Notre véhicule est dans la cour, prêt à être utilisé. On règle les dernières formalités puis Alice, l'épouse, nous explique le fonctionnement du camper-van. Comment fonctionne le frigo, comment on passe les vitesses: "Surtout ne les passez pas en forçant, il n'aime pas, mais en souplesse". La marche arrière est délicate à passer : " Poussez le levier comme ça, mais pas comme ça sinon vous allez vous cogner les doigts dans l'auto-radio". Quelques autres particularités du genre: "Le témoin de température de l'eau reste allumé, ne vous inquiétez pas le moteur est OK, il suffit de taper sur le tableau de bord pour qu'il s'éteigne". A noter que ce témoin ne s'éteignait plus au bout d'un moment, même en tapant sur la planche de bord. Heureusement que j'ai eu la bonne idée de vérifier le niveau d'eau, il a fallu en remettre à plusieurs reprises.  Bon, eh bien y a plus qu'à. Je prends les commandes et c'est parti, mais avec un peu de stress quand même. La conduite de ce genre de véhicule me surprend un peu, les freins ne répondent pas comme dans les voitures modernes. Et les vitesses!!! Oh là, là! Pas commode du tout à passer, surtout la marche arrière. Ajoutez à ça la conduite à gauche, le compteur en miles/h et ça fait une file de voitures derrière nous. Sorry pour la gène mais il me faut un temps d'adaptation. Bon en attendant restons cool et soyons prudents. Premier arrêt 5 km plus loin au super marché TESCO de Dingwall, là on va faire le plein de provisions pour les jours à venir car le ravitaillement ne sera pas évident partout dans les parties isolées des Highlands. Pâtes, soupes en boîte, raviolis, charcuteries, patates, œufs, yaourts, muesli, thé, fruits rempliront les coffres et le frigo du camper-van. Avec ça, on devrait tenir un moment. Maintenant, j'aimerais bien quitter les lieux pour trouver un endroit où dormir avant que le soleil ne se couche. 

On en trouvera un, sur le parking d'un petit cimetière bien tranquille et à côté d'une ferme. L'endroit n'est pas forcément bucolique mais pour y dormir, ce sera parfait au moins pour ce soir.

Repas on ne peu plus simpliste: salade composée toute préparée et une orange. Pour se réchauffer, car il fait un peu frisquet quand même, une boisson chaude et ensuite il faut procéder à l'aménagement du couchage. On se glissera avec délectation sous la couette bien chaude. 


Première étape du circuit: la petite ville de tongue

Dimanche 7 septembre

Nuit tranquille, temps gris et ça caille un peu dans le camper-van. Un petit déj avec un thé bien chaud puis il faut passer au nettoyage corporel et vu la température on se contentera d'une toilette de chat. Le temps de faire la petite vaisselle et de tout ranger, on ne décollera pas avant 11 h.

Direction la petite ville de Tongue située à l'extrême nord de l'Ecosse continentale. C'est parti! on s'arrêtera quelques kms plus loin près de Bonar Bridge pour voir les saumons sauter dans les falls of shin près de Lairg. De saumons, on n'en verra que sur la mosaïque qui décore la plate-forme d'observation mais point dans la cascade.

Nous commençons à aborder les vrais paysages des Highlands à travers ses routes étroites, pourvues de passing place pour se croiser, et landes sauvages aux couleurs particulières. Un rayon de soleil aurait donné plus d'éclat à ce beau tableau. C'est l'Ecosse...

A ma plus grande joie, je commence à dompter le camper-van, les vitesses passent mieux et le peu de trafic sur la route me satisfait.

Arrêt repas avec au menu: soupe (appréciable par cette fraîcheur), radis, yaourt, banane. Dehors, le vent est glacial.

Quelques maisons, une banque (quand même), un hôtel/resto, un magasin d'alimentation, voilà la ville de Tongue et ses 560 habitants, on en a vite fait le tour. Comme centre d'intérêt: une ruine composée de quatre pans de mur et un environnement très beau avec le kyle, une langue de mer qui pénètre à l’intérieur des terres. Evidemment, sous le soleil c'est toujours plus beau et ce n'est pas le cas aujourd'hui. On mettra le nez dehors quand même en allant à la ruine du Varrich Castle en se couvrant comme pour coucher dehors. Le site ne vaut que pour la vue car la ruine est réduite à quatre petits pans de murs.

Pour passer la nuit, nous jetterons notre dévolu sur un emplacement au bord de la petite route qui longe le Kyle of Tongue.  Préparation du repas, au moins le fait d'allumer le gaz réchauffe l'air ambiant et pour terminer la soirée, une petite partie de yam.


DEUXIEME ETAPE: DURNESS

Lundi 8 septembre

Aucun véhicule n'est venu troubler notre tranquillité cette nuit et ce matin le vent semble calmé, aussi la température s'en ressent de façon positive. A 11 h, on décampe et direction Durness, juste après la ville de Tongue. On s'accordera un petit crochet pour marquer un arrêt à Skinnet Beach and Ard, un banc de sable, une petite crique dans laquelle se loge une jetée, le tout est assez joli et vaut le détour. La route qui mène à Durness contourne le loch Eriboll, ce sera sous un ciel mitigé que nous en apprécierons sa beauté (toute relative pour moi). On se baladera sur un petit circuit en bordure du loch à travers un site naturel très joli et agrémenté de panneaux explicatifs (en anglais seulement). Ils permettent d'avoir des infos sur les conditions de vie des habitants dans le passé dans ce secteur et apparemment ce n'était pas drôle. Durness se situe maintenant à quelques km de là, on arrive donc dans cette petite ville de 350 âmes à l'habitat dispersé et qui apparemment ne dégage pas de charme particulier. Que faire à Durness? Pour cet après-midi, on se contentera de faire un tour à la Smoo cave , une grotte où des hommes préhistoriques et des vikings auraient élu domicile. Pas de chance, une partie de la grotte est fermée pour cause d’inondation.

Bon, si on se préoccupait de l'endroit où passer la nuit. La plage de Balnakel fera très bien l'affaire, l'environnement est agréable, une belle plage, fermée par une barrière et occupée par...des vaches, un petit cimetière avec une chapelle en ruine et 200 m plus loin un terrain de golf. Que demander de mieux.

Au menu ce soir: soupe sauce tomate, tranches de jambon fumé avec œufs au plat et fruit.


on amorce la côte nord-ouest

Mardi 9 septembre

Réveil agrémenté des meuglements de vaches qui errent sur la plage. Petit déj et tout le rituel mais pour les toilettes... pas moyen dans le secteur, la seule possibilité ce sont les WC publics de Durness. On reviendra après à Balnakel pour une ballade à Faraid Head censée durer deux heures. Le ciel n'a rien d'engageant mais en Ecosse la météo change vite, donc ne pas s'inquiéter. Zone dunaire, zone militaire, dunes fleuries et falaises où nichent des oiseaux, voilà le décor sous un soleil bien présent quand même et un petit vent pas bien chaud. Ballade sympa mais nous n'avons pas vu les colonies de macareux qui peuplent les falaises selon le Guide du Routard.

La ville est pourvue d'une petite station service, c'est l'occasion de faire le plein d'essence... et d'après mes calculs, ça tète pas mal. Si je ne me suis pas trompé, on consommerait 14 l au 100 km! Rien que ça, Il va falloir essayer d'adapter la conduite pour une moindre consommation. 

Avant de poursuivre notre route, on s'offrira un chocolat chaud au Cocoa Mountain. Parait-il qu'il y est délicieux. L'établissement se situe dans un petit complexe à touristes où seulement quelques boutiques d'artisanat sont ouvertes et proposent des babioles. C'est vrai qu'il est très bon ce chocolate. Allez, on quitte les lieux pour Sheigra la prochaine étape. La route est étroite avec de place en place des passing places et chaque fois que nous laissons passer un écossais, il ne manque jamais de nous remercier par un signe de la main. Le soleil ne semble pas généreux aujourd'hui, dommage car la route en serait encore plus belle.

Il va falloir également se préoccuper d'un autre plein, celui de l'eau. Notre petite réserve contient à peu près 40 l et ça descend assez vite même en utilisant ce précieux liquide avec parcimonie. Les sanitaires du port de Kinlochbervie feront l'affaire, le tuyau plaqué contre le robinet du lavabo et voilà l'affaire est faite. Evidemment ça fuit au robinet qui n'est pas adapté au tuyau, mais ça fonctionne. La route qui mène à Sheigra ne va pas plus loin, c'est le bout du monde. On s'installera sur le parking du cimetière du village (décidément on a une prédilection pour les cimetières). C'est super calme ici, il n'y a guère que les moutons pour générer un peu de bruit. Bêêêêê.


du soleil pour tout le reste du séjour

Mercredi 10 septembre

Le soleil décide de se montrer et nous verrons qu'il s'installera durablement pendant notre séjour et ce, bien entendu pour notre plus grande joie. Ce qui d'ailleurs tombe fort bien car on a l'intention de faire une marche jusqu'à la Sandwood bay. Départ depuis le parking de Blaemore à un km avant Sheigra, ça nous fera une ballade facile de 14 km A/R à travers un paysage de lande un peu monotone mais agrémenté de bruyères fleuries et de quelques plans d'eau. La baie ne se dévoile qu'à l'arrivée et le tableau est vraiment très beau. C'est superbe, ne manquez pas de regarder le diaporama ci-dessous. Evidemment en 3D, c'est carrément magique. 

Une petite pause casse-croûte pour reprendre un peu d'énergie et après s'être repus de ces belles images que la nature nous offre, on refera le trajet en sens inverse. Il est 14 h lorsque que nous sommes revenus au point de départ, on se prépare donc un petit repas et direction le petit port de Tarbet.

C'est de cet endroit que nous envisageons embarquer pour l’île de Handa. Les paysages traversés sont magnifiques et le soleil apporte sa contribution. Grand merci, astre vénérable! Quelques km plus loin, un beau troupeau de vaches de race highland dans un enclos sera la cible de notre appareil à photo et caméscope. Belles bêtes rustiques. Tarbet est un port minuscule avec trois ou quatre maisons logées au creux d'un petit vallon, c'est joli comme tout. Mais où trouver un endroit pour dormir? Rares sont les emplacements à peu près plats dans ce site miniature et vallonné. A part un parking où une pancarte indique "No overnight parking", rien. Allons voir un peu plus loin en continuant la route, une route qui grimpe à 20% sitôt sorti du hameau. Il va falloir que le vieil engin délivre toute sa puissance et il s'en sortira avec brio. Nous arrivons, dans un environnement rocheux avec un plan d'eau et un espace qui se prête fort bien pour passer la nuit. En plus ce n'est ni un "Passing place" (le stationnement y est interdit) ni un "No overnight parking". C'est donc parfait. Je commence ma manœuvre et... vlan! La roue avant gauche dans le caniveau et impossible de bouger, les roues arrières (motrices) patinent sur le goudron. Bon, eh bien, on a l'air malin et pourvu qu'il n'y ait rien de cassé. D'abord, aller chercher de l'aide au port à pied, heureusement pas bien loin. Je m'adresse au resto du port et explique ma mésaventure, "Please, I need help!" La brave dame m'explique qu'elle peut nous venir en aide avec un pick up, mais qu'elle-même n'est pas en mesure de le piloter. Il faut attendre que son mari revienne dans une demie-heure car il est en mer. Bon, il n'y a plus qu'à retourner au camper-van et à patienter. Aucun véhicule ne passera sur cette petite route rarement empruntée, nous aurons les midges comme seule compagnie, ces petits moucherons voraces qui vous dévorent sans pitié. Une demie-heure plus tard, nos sauveurs arrivent à deux en pick up, ils accrochent une corde au camper-van et le hissent sur la route en faisant patiner leurs roues motrices sur la chaussée. Les pneus en fument et il faudra toute l'énergie des deux véhicules pour s'en sortir. Soyez remerciés messieurs et que peut-on faire pour vous en exprimer notre reconnaissance? L'un d'eux me répond sans détour: "Yes, give me twenty pounds". Ah!? OK, vingt livres. C'est le prix du dépannage, mais non ce n'est pas gratuit. Malgré tout, on est bien content d'être tiré d'affaire. Notre sauveur est aussi le capitaine du bateau qui fait la navette entre Tarbet et l'île Handa, nous lui faisons part de notre intention d'y aller demain matin. "No, it's finish". Déception, c'était le dernier jour de la saison donc inutile de rester là, on décampe. Ce n'est pas notre journée. Nous aurons beaucoup de difficultés pour trouver un endroit où se poser pour la nuit. Tous les emplacements qui nous semblaient appropriés étaient "No overnight parking" et pas question de passer outre, les amendes sont parait-il dissuasives. Mais comme toutes difficultés trouvent toujours leurs solutions, nous finirons par trouver notre bonheur dans un endroit superbe, pas loin de Scourie,  avec vue sur la mer et le soleil nous offrira un de ses beaux spectacles pour nous consoler de nos petites mésaventures.

Regardez-moi cette belle paire de cornes! Mais elle est quand même mal peignée.
Regardez-moi cette belle paire de cornes! Mais elle est quand même mal peignée.
Nous voilà dans de beaux draps
Nous voilà dans de beaux draps
Parking interdit pour la nuit
Parking interdit pour la nuit
Soleil couchant vu de notre stationnement nocturne
Soleil couchant vu de notre stationnement nocturne


la QUÊTE de l'eau 

Jeudi 11 septembre

L'emplacement était des plus tranquille et ce matin les midges sont là, prêts à fondre sur notre peau bien appétissante à leur goût. La petite route le long de laquelle nous sommes stationnés invite à l'exploration et un km plus bas, nous arriverons à un plan d'eau. C'est simple, y en a partout dans le pays et ça contribue à son charme. En remontant nous rencontrerons un homme qui promène son chien, il parle un peu français (pas le chien bien sûr) et nous informe que l'endroit regorge de cèpes. Merci pour l'info mais on s'en va, on se passera de champignons. Direction: le site du phare de Stoer où nous prévoyons passer la nuit mais avant on s'offrira une ballade jusqu'au Old man , un pic rocheux au pied de la falaise. La route qui y mène est très accidentée avec quelques côtes très raides, certaines atteignent les 25% et notre vieux VW peine un peu à les grimper. Nous ne rencontrerons que peu de villages, mais celui de Drumberg sera le lieu de notre arrêt du midi. Petit village qui compte sans doute moins d'habitants que de moutons. Ces derniers circulent d'ailleurs librement dans le village. Attention où l'on met les pieds, les moutons laissent quelquefois tomber des choses qu'il vaut mieux éviter d'écraser. C'est super tranquille ici, la vue de notre camper-van est chouette et il fait un soleil radieux. 

Bien qu'il possède un certain charme, le site du phare de Stoer n'a rien d'exceptionnel et pourtant il y a du peuple, on y trouve même une petite gargote à bouffe et boissons et le petit parking est plein. Par contre on peut, avec de la chance apercevoir des mammifères marins au loin. Mais pour nous, le but de notre venue ici est avant tout la ballade jusqu'au Old man , donc c'est parti en longeant le bord de la falaise. Il n'y a pas véritablement de sentier et on traverse parfois de petites zones de tourbe bien trempées. Au terme de 45 mn de marche, nous atteignons un point de vue avant même d'arriver au fameux Old man et on s'en contentera car le ciel s'est voilé et la luminosité a nettement faibli. De retour au phare, nous constatons qu'il ne reste que quelques jeunes qui vont sans doute planter leur tente ici, sauf au moins un qui nous interpelle pour nous demander de l'emmener vers le nord. Pas de chance mon gars, nous, on va vers le sud sinon on t'aurait emmené volontiers. Nous trouverons un emplacement pas merveilleux à 2 km du phare pour la nuit, mais personne n'est venu troubler notre sommeil. 

Nos réserves d'eau s'épuisent, c'est que ça file vite et demain, il faudra impérativement en trouver car la pompe fait des glouglouglous inquiétants

Point de vue à Drumberg
Point de vue à Drumberg
Le phare de Stoer
Le phare de Stoer
Un habitant de Drumberg
Un habitant de Drumberg
Le Old man Stoer
Le Old man Stoer


L'aube avec moutons vus de notre campement
L'aube avec moutons vus de notre campement

Vendredi 12  septembre

Nuit paisible et réveil agrémenté par les moutons qui viennent se gratter au véhicule. Mission du jour: remplir notre réservoir d'eau et la petite ville de Lochinver devrait nous permettre de l'accomplir et par la même occasion trouver une connexion internet. En principe nous devrions avoir réponse à ces questions à l'office du tourisme. La réponse est... du côté du port pour de l'eau et au "Council service" pour internet dans la même zone.  Dans ce bâtiment, on nous renvoie au centre sportif pour trouver le point internet et pour l'eau, voyez du côté du port. Une dame fort charmante nous reçoit au centre sportif et effectivement nous obtiendrons une connexion internet pour la somme de 1 £ par demie-heure, quant à la question de l'eau: voyez du côté du port. A l'extérieur, un homme au look "responsable du port" nous confirmera cette version et nous précise même: "Au bout de ce bâtiment". Mais au bout de ce bâtiment, je ne vois pas où je peux brancher mon tuyau. Je demande à des employés à l'intérieur de ce même bâtiment, c'est là que les pêcheurs déchargent le produit de leur pêche. Réponse: au bout du bâtiment sur les quais. J'en viens et j'en ai marre, c'est si difficile que ça de trouver de l'eau en Ecosse! Allez on continue, peut-être aurons-nous plus de chance dans d'autres lieux. En parlant de lieux, on s'arrêtera dans un que l'on peut qualifier de superbe: le loch Assynt avec les ruines du petit château d'Ardvreck  qui se reflètent dans l'eau. L'endroit est tout indiqué pour y pique-niquer.

                                                                                                         Le loch Assynt et les ruines du château d'Ardvreck
Le loch Assynt et les ruines du château d'Ardvreck

Bon, c'est pas le tout mais il faut continuer notre quête de l'eau. Mais à qui demander? On peut espérer à l'une de ces quelques maisons que l'on aperçoit le long de la route. Un groupe de dames s'adonne aux travaux d'artisanat, je me risque à leur demander. Elle ne peuvent m'en fournir mais me recommande d'aller au Caravan club tout près d'ici. Ce lieu ne nous inspire pas, cela supposerait y dormir et ce n'est pas notre philosophie. Aussi nous continuons à tenter notre chance auprès des fermes à côté. Personne, on dirait que le hameau est désert mais une porte finit par s'ouvrir et se refermer après m'avoir indiqué les sanitaires du site géologique un peu plus loin. Il n'a sans doute pas de robinet chez lui. Bref, allons voir là-bas. Youpi! Il y a des robinets, mais lorsque l'eau s'écoula dans le lavabo, grande fut la déception. Elle avait la couleur du thé!  La meilleure solution consiste donc à aller au Caravan club comme on nous l'avait recommandé précédemment. Donc demi-tour et malgré le plan sommaire que la brave dame nous avait donné, il ne fut pas facile à dénicher. Juste une discrète pancarte posée dans les herbes et à peine visible, on n'y vient pas par hasard. En fait de caravane club, il s'agit d'une ancienne ferme dont les proprios sont à la retraite. Ils sont tranquillement assis à l'extérieur sur un petit salon en pierres plates en train de siroter un canon de vin. Une poule en profite également pour en prendre une petite lampée dans un des verres posé sur la table basse. "Cette poule risque d'être saoule"leur dis-je en anglais. La-dessus, le maître des lieux me répond en bon français: "Comme tous les écossais". Belle réputation de ses compatriotes qu'il nous dresse là. Le confort est minimal, pas d'eau chaude, WC, lavabo, douche (froide) et un emplacement avec électricité. La capacité du camp semble limitée à cinq places. Mais l'endroit est sympa et le tarif est très raisonnable. 


yes or no? THAT IS the QUESTION...

Samedi 13 septembre

 

Avant de quitter le caravan club, on remplira à nouveau le réservoir et toutes les bouteilles vides, mieux vaut se prémunir. Direction, Ullapool pour faire quelques achats, cartes postales, topo-guide de Skye, poste... L'Ecosse va bientôt vivre un moment important de son histoire avec le référendum qui va avoir lieu le 18 septembre prochain, ainsi des Yes et des No fleurissent dans toutes les villes. Le Yes semblerait l'emporter si on en croit le nombre affiché partout. Rien n'est joué cependant et comme dans cette ville un groupe de militants du Yes fait de la propagande, il serait intéressant de connaître leur avis sur la question. Aussi selon eux, le fait d'être indépendant permettrait une meilleure répartition des richesses, générées par le pétrole notamment, une plus grande utilisation des énergies renouvelables et plus d'écologie. Mais le peuple écossais en décidera autrement le 18 avec 55.3 % de non à l'indépendance de l'Ecosse. 

Etape suivante, les gorges de Corriesballoch avec les chutes de Meason. Au parking du site, c'est plein d'énormes camping-cars français, bon courage à ceux qui se trimbalent avec des monuments pareils dans les single track . Ils doivent se contenter des grands axes, mais c'est leur problème. Quant au site, rien de transcendant, un petit parcours de 500 m à travers et le long des gorges que l'on traverse sur une passerelle et voilà, rien qui ne mérite de s'y attarder. Allez reprenons nos singles tracks pour aller jusqu'à Bradallach au bord du loch Little Broom. La route ne va pas plus loin que ce petit village perdu au bout du monde, seul un sentier permet d'aller 8 km plus loin au village de Scoraig encore plus paumé. On ira demain. Mais pour se poser, guère de possibilités à part un Turning place où bien évidemment il est interdit de stationner. Un habitant nous autorisera à nous garer devant l'entrée de sa maison tout en laissant l’accès libre pour l'entrée. Impeccable, l'endroit est super tranquille et on a une belle vue sur le loch. 

Bouffe, scrabble et au lit.


Dimanche 14 septembre

 

Le soleil est encore radieux ce matin, notre randonnée en sera d'autant plus agréable. Petit déj et nous voilà partis pour le bout du monde, le village de Scoraig à 8 km d'ici. Le chemin longe la côte du Little Broom qui est d'un bleu méditerranéen, sans doute peu fréquent dans ce pays et nous en mesurons pleinement notre chance. Les couleurs des bruyères en fleurs, des fougères et de tout ce qui compose ce beau tableau n'en sont que plus éclatantes. Au terme de 4 heures de marche ponctuées de multiples arrêts photos, c'est pour ça qu'on a mis tout ce temps, les premières habitations apparaissent. L'habitat est très dispersé, quelques maisons abandonnées ça et là, de petites éoliennes individuelles alimentent en électricité celles qui sont encore habitées (pas de réseau électrique à Scoraig). Une maison communautaire et un petit port avec autour un tas de bazar dont des vieilles machines qui rouillent tranquillement, c'est tout ce qu'il y a ici. Nous y ferons notre pause pique-nique, c'est super calme et pas le moindre souffle de zéphyr, la mer est d'huile même pas un léger clapot. Seuls deux quads et l'arrivée d'un bateau de pêche viendront troubler un court instant cette douce quiétude pendant notre pique-nique. Le retour s'effectuera dans les mêmes conditions qu'à l'aller, c'est à dire sans difficulté, mais on en a plein les pattes quand même.

Le moment est venu de quitter cet endroit presque paradisiaque et au moment où on démarre, j’aperçois dans le rétro le vieil homme tout chevelu et barbu qui nous a autorisé à s'installer là. Je lui fais un grand signe de la main par la fenêtre du camper-van en guise de remerciement. Il fit de même.

Ce soir, nous n'aurons aucun souci pour trouver un emplacement, la petite ville de Shieldaig possède un terrain de camping gratuit. Evidemment à ce prix là il ne faut pas demander l'impossible, juste un robinet d'eau et une vidange pour les eaux usées, pas de sanitaires. Mais ces derniers sont juste en dessous du terrain le long de la rue du village. L'endroit est très agréable et il n'y a que deux occupants d'installés, un couple de motocycliste arrivera un peu plus tard.     


DERNIÈRE ÉTAPE DES HIGHLANDS

Lundi 15 septembre

 

Ciel magnifique, décidément on est gâté par la météo. Voyons voir l'allure de ce petit village. Il se limite à une rue principale, une école (quand même) où une dizaine d'élèves jouent dans la petite cour et une épicerie mal achalandée, le tout dans un cadre très chouette.

Le camping était gratuit mais une petite boite est placée à l'entrée. A vot' bon cœur m'ssieux dames, allez ne soyons pas radins. On laissera quelques livres pour les bonnes œuvres. Et n'oublions pas de refaire le plein d'eau avant de lever l'ancre. Prochaine étape, Plockton.

Notre route passe par de somptueux paysages et le bleu des lochs en renforce d'autant la beauté. Un privilège que nous apprécierons à sa juste valeur et les arrêts photos seront nombreux. La route est étroite et il faudra utiliser fréquemment les passing place. Arrêt pique-nique au niveau de la baie d'Applecross et nous terminerons les derniers km en compagnie de jeunes allemands qui faisaient du stop chargés d'un gros sac à dos. Nous les déposerons à l'auberge de jeunesse de Plockton, petit port où vivent 380 habitants et assez visité pendant la haute saison touristique. Mais en ce moment il n'y a pas foule et on ne s'en plaindra pas. Le parking est loin d'être rempli mais par contre, il est "No overnight parking for caravans". Comment faut-il traduire le mot "caravans"? Notre camper-van n'est pas une caravane mais il ne faut pas se faire d'illusions, il est sûrement interdit d'y passer la nuit. Mieux vaut se renseigner au tourist centre qui apparemment est ouvert mais... personne à l'intérieur, il n'y a que les lunettes de l'employé posées sur une table et sa veste sur une chaise. Il est maintenant 19 h, inutile de l'attendre, par contre on peut en toute légalité dîner sur le parking jusqu'à 20 h. Le tourist centre est toujours ouvert et toujours personne à l'intérieur donc après avoir mangé on se tire d'ici, mieux vaut éviter les ennuis. On se trouvera un emplacement dans la campagne environnante. Un camping car est déjà installé dans le secteur, ce n'est donc pas interdit et le lendemain on s'apercevra que nous sommes tout près de l'aérodrome.

Bouffe, vaisselle, carnet de voyage, scrabble et au dodo.

 

 

Mardi 16 septembre 

 

Rien n'est venu troubler notre sommeil cette nuit et ce matin on émerge à 6 h. C'est tôt, mais il faut préciser qu'on a souvent tendance à se coucher assez tôt, vers les 22h. Mais que faire d'autre le soir? Retour au port où on se baladera en attendant l'heure d'embarquer pour aller voir les phoques. On a un peu hésité avant de se décider car ce genre d'activité reste malgré tout un peu touristique. Sans pour autant dénigrer ce mode de visite, ce n'est pas trop notre tasse de thé, chacun son truc. L'embarquement est prévu à 10 h et à l'heure dite nous sommes huit personnes à aller faire un coucou aux phoques. Le tarif est de 10 £, remboursable si on n'en voit pas donc aucun risque pour nous, ni pour le capitaine d'ailleurs car ça grouille de phoques dans la baie et il ne sont pas en plastique, précisera avec humour le capitaine. Nous en verrons... combien? Une vingtaine? Une trentaine? Disons suffisamment et d'assez près car ces petites bêtes, dont certaines sont posées comme des virgules sur les rochers, ne semblent pas farouches.

 Allez, on repart pour une autre région, l'île de Skye. Tiens, revoilà nos jeunes germains qui font du stop et selon eux l'AJ n'était pas au top question propreté. Il vont aussi à Skye et on se fera un plaisir de les embarquer avec nous.


Fin du chapitre "highlands", suite du trip écosse au chapitre "île de Skye"

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