le village de salu

Ce village n'a pas trop l'habitude d'accueillir des touristes, aussi notre arrivée suscite beaucoup de curiosité surtout de la part des enfants. On aime cette ambiance de vie rurale où les gens s'intéressent à nous pas uniquement que pour notre porte-monnaie. La maison de Salu est un peu petite pour loger tous les membres de sa famille. Il a sept enfants, ses parents et sa belle-mère vivent sous le même toit. Hélas, son épouse n'est plus là, elle est décédée il y a quatre mois suite à une électrocution. Malheureusement ce genre d'accident ne doit pas être rare avec les installations électriques complétement anarchiques. Il nous offrira le repas de ce midi et nous proposera même de passer la nuit. J'aurais bien aimé accepter son invitation mais notre programme, un peu trop serré, ne nous le permettra pas. Dommage. 


jaïpur, ville trepidante

Beaucoup de choses à voir dans cette grande cité de 2 400 000 habitants et également dans la ville voisine d'Amber. Mais qui dit grande population dit forcément beaucoup de bruit généré notamment par les klaxons et le trafic, sans oublier la pollution qui va avec. Salu nous trouvera un hôtel dans un quartier assez tranquille, on se prendra une chambre double avec "extra bed" propre et spacieuse pour 1300 rps/16 €. Correct. Le soir nous mangerons au resto de l'hôtel avec comme fond sonore une discothèque qui hurle sa musique agrémentée de quelques pétards et feux d'artifices du diwali (finalement ce n'était pas les derniers la nuit précédente).

Le palais d'Amber constituera notre premier site de la journée. Il y a déjà pas mal de monde à l'heure où nous pénétrons dans l'enceinte du fort et beaucoup arrivent à dos d'éléphant. C'est un véritable défilé d'éléphants, toutes les 30 secondes un éléphant franchit la porte d'entrée. Ce palais comporte un grand nombre de pièces, de coursives, de loggias, de balcons, de couloirs, de cours, c'est un véritable labyrinthe. Certaines pièces admirablement décorées témoignent de la richesse du propriétaire des lieux.

Le palais d'Amber

Retour à Jaïpur après s'être extirpé de l'encombrement de véhicules à la sortie du palais, aucune règle ne régit la circulation à cet endroit et chacun s'extrait de son stationnement comme il le peut. Salu nous emmène dans une fabrique de textile et malgré toutes les tentatives de séduction, notre commerçant francophone ne parviendra pas à nous fourguer le moindre carré de tissu. 

Pour calmer notre faim, nous choisirons le Peacoq, situé sur la terrasse de l'hôtel Pearl palace, cadre agréable et bonne cuisine.

Autre monument à visiter: le palais Hawa Mahal , appelé également le palais des vents. Il est appelé ainsi car il est conçu pour faciliter la circulation du vent et ainsi de rafraîchir les occupants. De petites alcôves permettaient aux femmes du harem de voir la rue sans être vues.

Le palais des vents (Hawa Mahal)

Le cinéma indien

Ce soir, nous avons prévu de goûter au 7ème art indien et il est préférable de réserver ses places dès cet après-midi car le cinéma est très prisé dans le pays. Belle pagaille pour acheter les billets, c'est la foire d'empoigne jusqu'au moment où un employé du cinéma en uniforme vienne mettre un peu d'ordre: "Les dames d'abord!" Galante initiative qui nous a permis d'obtenir nos billets rapidement. En attendant l'heure de la séance, nous battrons le pavé pendant une heure dans le quartier des boutiques avec un fond sonore et une pollution à peine supportable. Épuisant!

Nous voilà maintenant au cinéma, dans le grand hall obscur de style particulier. Beaucoup de monde dont pas mal d'occidentaux attendent l'ouverture. Visiblement, le cinéma indien est une attraction touristique. Dès les premières images, les sifflets et les "ah!" fusent. Même réaction lorsqu'une belle actrice apparaît à l'écran. De vrais ados. Quant au scénario du film, genre science-fiction complètement barge, on n'adhère pas du tout. Au bout d'une heure, on en est gavé, en plus en version hindi, aussi direction la sortie. Vous voulez en voir quelques extraits? On en a capté quelques minutes pendant la projection. Jetez un œil sur la vidéo.  

Un Mac Do à la sauce indienne se trouve juste à côté du ciné, on s'en contentera pour le repas du soir. Pas fameux, tout juste mangeable. Comme prévu, Salu vient nous chercher à 20 h pour nous conduire à l'hôtel. 

Le Jantar Mantar

Dernier site à voir pour nous dans cette ville: le Jantar Mantar. Un curieux ensemble de petites structures en maçonnerie et d'instruments dignes d'un roman de Jules Verne. Toutes ces structures un peu bizarres construites au XVII siècle étaient destinées à l'étude de l'astronomie. On y trouve entre autre un cadran solaire gradué toutes les 20 secondes.


bundi la bleue

Voilà une ville agréable, quoique les sonorités restent bien présentes malgré tout, mais il est possible de trouver des havres de paix car Bundi ne compte "que" 180 000 habitants. Malgré ce nombre relativement important d'habitants, il règne une ambiance de petite ville avec les artisans qui s'affichent dans la rue. On y trouve des quartiers tranquilles avec de petites ruelles dont les murs extérieurs des maisons sont habillés de jolies fresques très colorées. Pour l'hébergement, nous opterons pour le Hadee Rani Haveli Heritage, une petite guest house tenue par une charmante famille et joliment décorée de motifs sur des murs bleus. Notre chambre est toute bleue avec des fragments de miroir collés un peu partout. Un peu kitsch mais assez sympa comme style.

Il y a pas mal de choses à voir à Bundi, ne serait-ce que les rues où le bijoutier, le fabricant de matelas, le tisserand, le dinandier, le laitier et bien d'autres s'adonnent à leurs ouvrages. Sans oublier les immanquables vaches sacrées, bien évidemment, qui déambulent où se prélassent n'importe où dans les rues. Commençons par le Sukh Mahal, un petit bâtiment construit au bord du lac qui servait au Maharadja pour rencontrer ses courtisanes. Sur le plan architectural, rien d'extraordinaire mais l'endroit est paisible et possède un certain charme.

Apparemment, le lavage du linge n'est pas le domaine exclusif des femmes car un petit groupe d'hommes savonne le linge avec ardeur sur les bords du lac. Un peu de détergent complète donc la pollution visible des eaux avec quelques détritus, genre flacons en plastique qui cohabitent avec les lotus.

Une autre particularité de Bundi, ce sont les Boaris de magnifiques puits ornés de sculptures. Nous opterons pour le Raniji-ki mentionné dans le GDR situé pas loin du centre ville. Plus utilisés depuis fort longtemps, ces puits sont laissés à l'abandon et Raniji-ki subit le même sort. C'est maintenant le domaine des pigeons et des perroquets verts qui souillent l'eau et les pierres de leurs déjections. Un patrimoine en péril. Le marché est à proximité, pourquoi ne pas y faire un tour, ce genre d'endroit s'avère souvent photogénique. Effectivement, il le sera et on en profitera pour acheter des fruits et un petit sachet de dattes. Ceci constituera notre repas de ce midi faute de resto à proximité.

Nous ferons également un saut au cénotaphe Chaurasi Khambon Ki Chhatri  ou dit plus simplement le cénotaphe aux 84 piliers. Depuis le marché où nous sommes on pourrait y aller à pied, mais dans ce "trafic-capharnaüm", ce sera plus supportable d'y aller en rickshaw. Chaussures interdites sur le monument, il faudra marcher pied nus sur les marches et les pierres un peu "cracra". Le gardien nous fera une visite guidée sans nous demander aucune rétribution. 

Ce soir, le menu à notre guest house sera exceptionnel . Eh oui, nous avons pu commander du poulet. Ce sera une des rares fois où nous aurons mangé de la viande en Inde. L'Inde est un pays de végétariens, pour une question d'ordre culturel, religieuse et pécuniaire. Nos hôtes étant de confession musulmane, cela ne leur pose aucun problème d'ordre religieux.


Udaïpur

Du toit-terrasse de notre hôtel, le bien nommé Panorama, nous avons une vue imprenable sur le lac Pichola et le palais du maharana occupé à temps partiel par sa majesté Mahendra Singh.  Ce noble rescapé des réformes de l'indépendance accorde au public le droit de visiter une partie de son palais qui comporte un musée. Nous nous contenterons des extérieurs, accessibles avec un droit d'entrée de 30 rps (une misère). Belle bâtisse, imposante, il ne doit pas être mal logé le maharana.

Petite anecdote: les indiens adorent la photo, ils se tirent le portrait à qui mieux-mieux avec leurs téléphones et leurs appareils à photos. Ils ne refusent que très rarement d'être la cible de nos appareils et, bien au contraire, en sont flattés. Noémie fut très souvent sollicitée, en particulier dans les sites touristiques, son look un peu "star de Bollywood" séduit énormément les indiens et en particulier les jeunes gens.

Autre monument, le temple hindou Jagdish , de dimensions modestes mais admirablement sculpté. A part ces deux monuments on ne s'attardera pas dans cette ville. On s'accordera une balade sur les ghâts du lac où les lavandières s'échinent à laver le linge à grands coups de battoirs.

Nous avons la possibilité d'assister à un spectacle, normalement de qualité. Pourquoi pas?  Il a lieu dans un temple et les gens se placent assis par-terre sur des tapis pour la plupart et sur des bancs pour les plus gâtés. Nous ne serons pas déçus de ce spectacle.

La tourista arrive!!! Eh oui, jusqu'à présent épargnés par ce fléau, elle fait son apparition chez Noémie et le matin du départ dut être retardé de quelques heures.       


ranakpur étape "tourista"

Le trajet, assez court heureusement, fut ponctué de plusieurs arrêts... vomissements pour Noémie. Du coup, nous abandonnons l'éventualité d'un trek dans la région. Mais de toute façon, après s'être renseignés à l'hôtel Kirna dans le village de Kelwara, il eut été ininteressant et problématique du point de vue sécurité. La route est en mauvais état et par endroits très sinueuse, on aborde les monts Araweli.

Ranakpur n'est pas un village, mais un lieu-dit où un temple jaïn y a été édifié, c'est l'objet de notre étape. Noémie ne va pas fort, il est grand temps que nous arrivions, et heureusement il reste une dernière chambre de libre. Le soir, l'appétit n'est pas au rendez-vous pour nous non plus et je me contenterai d'un soda lemon, mais j'ai froid tout d'un coup, je grelotte aussi je préfère rentrer à la chambre. Mauvais signe! Par contre l'état de Noémie commence à s'améliorer ce qui n'est pas le cas pour moi et Yolande. S'en suivront les symptômes habituels en pareil cas jusqu'à minuit.

Le lendemain tout le monde semble aller mieux mais ce n'est pas encore la grande forme, on se prendra quand même un petit déj léger. Un peu plus tard nous aurons la visite de Salu qui s’inquiète de notre état de santé, il nous informe qu'il nous conduira au temple jaïn cette après-midi. La distance à parcourir n'est que de deux kilomètres mais Salu préfère nous épargner le moindre effort. Le gérant de l'hôtel aussi se préoccupe de notre forme, il nous apporte un de ses remèdes à base de lotus et aussi des bananes qu'il nous recommande en pareil cas. Nous pouvons également nous servir en citron dans le jardin. Il nous chouchoute ce brave. Le courage ne nous envahit pas, aussi nous resterons sur la terrasse de notre chambre à nous remettre de notre nuit un peu perturbée. A midi, l'appétit n'est pas encore au rendez-vous et le repas sautera purement et simplement. 

Le temple jaïn Adinath est imposant et impressionnant avec ses 1444 piliers (rien que ça) finement sculptés. Les jaïns observent le plus grand respect pour tous les êtres vivants, humains et animaux, aussi ils sont végétariens et ne porteront atteinte à leur vie sous aucun prétexte. Certains adeptes vont jusqu'à porter un foulard pour éviter d'avaler malencontreusement un insecte, d'autres poussent le respect des êtres vivants en balayant devant eux afin de ne pas écraser la moindre bébête qui se trouverait sur leur chemin. De ce fait, le port de tout objet en cuir est prohibé dans le temple. A noter, le mahatma Gandhi était jaïn.


pushkar et la foire aux dromadaires

Tout le monde se sent mieux mais le petit déj restera quand même léger. En fin de matinée, nous approchons de Pushkar et à l'entrée de la ville c'est l'affluence de voitures. Nous arriverons cependant à notre hôtel sans trop de difficultés. Cette ville draine une foule de personnes à l'occasion de la foire qui a lieu lors de la pleine lune de novembre. Nombre de nomades du désert du Thar et de paysans des environs se retrouvent ici pour vendre ou acheter dromadaires, chevaux, outillage et éventuellement se divertir à la fête foraine. Des religieux hindous se joindront également à la foule pour accomplir le bain rituel dans les eaux du lac car Pushkar est également une ville sainte. Aussi toute une foule bigarrée et composée de religieux, de paysans, de femmes aux saris colorés et de touristes déambulent dans les rues étroites de la ville. Cette foire est un événement extraordinaire qu'il serait dommage de rater.

Côté hébergement, là c'est un peu l'arnaque. Eh oui, l'occasion est trop belle pour les hôteliers et les prix s'envolent, jusqu'à 10 fois le tarif habituel le reste de l'année, la demande est forte et les hôteliers en profitent. D'après le GDR, il est prudent de réserver. Ce que nous avons fait, par le biais du site internet Tripadvisor, et la chambre pour trois personnes nous est revenue à 35 €. Bonne affaire pour le proprio mais d'après notre chauffeur, il est inutile de réserver et on peut trouver des chambres à un tarif beaucoup moins élevé. Donc à essayer!

Pendant cette foire, des concours sont organisés et le plus étonnant est peut-être celui de la paire de moustaches la plus longue. Nous serons surpris de voir un homme (évidemment) dérouler une paire de moustaches d'une longueur impressionnante, au moins 1.50 m chacune. Incroyable! Un concours qui consiste à enrouler un turban autour de la tête d'un homme est aussi organisé. Par contre cette discipline est réservée aux seuls touristes étrangers. Ces deux événements se déroulent dans une ambiance très joyeuse. Quelques saltimbanques profitent aussi des festivités pour présenter leur petits numéros de contorsionniste, d'équilibriste ou de spectacle avec un singe. Par contre, nous ne verrons pas de course de dromadaires, ni de chevaux, ni de bœufs bien qu'indiqués sur le programme. De très beaux chevaux marwaris figurent en nombre sur le champ de foire. Ces montures ont la particularité d'être rustiques et sont reconnaissables à la pointe incurvée de leurs oreilles qui pivotent à la verticale. Mais la star de cette foire est incontestablement le dromadaire et l'espace qui leur est dédié en est rempli. Ils sont des milliers à attendre tranquillement le moment de regagner leur désert après avoir changé de propriétaire pour certains. 

Dans une ville sainte, le lac qui s'y trouve est obligatoirement sacré et bien sûr cela impose quelques règles. La première consiste à se déchausser pour arpenter les abords (les ghâts), ensuite ne pas les photographier ni les pèlerins qui s'y baignent. Pour faire respecter ces règles des surveillants sont là pour vous les rappeler au cas où les auriez oubliées. Par contre toutes ces interdictions sont levées au moment de la cérémonie qui débute en fin d'après-midi. Tout le monde, touristes compris, peuvent assister à ces cérémonies. En voilà un aperçu avec cette vidéo.  


Jodhpur, très courte etape


Il n'est que 6 h 1/2, mais impossible de dormir plus longtemps, les sonorités se font de plus en plus nombreuses et intenses. Nous retrouvons Salu vers 11 h 45, il nous emmène maintenant à Jodhpur et une fois arrivés, nous débarque au bord de la vieille ville. Bon, on ne s'étendra pas sur cette cité de 973 000 habitants et malgré qu'elle soit bleue, ne nous plaît guère. Mais bleue ou pas, nous avons fui cette ville pour cause d'overdose de bruit bien qu'elle recèle plusieurs centres d'intérêts. Eh oui, trop c'est trop et le bruit nous est devenu insupportable. La soirée, la nuit et la matinée ont résonné de toutes sortes de bruits: chants, musiques, feux d'artifices, trains, et l'appel du muezzin qui braille de partout et pendant une durée qui nous semble interminable. Donc changement de programme, après une nuit de décibels, nous filons vers Jaisalmer.  


Jaisalmer, merveille du désert

Après quelques recherches, nous échouerons à l'hôtel Victoria dans la cité intra-muros. Le bâtiment est magnifique et les chambres également, les petites fenêtres sans vitre donnent sur la rue mais aucune voiture ne peut y circuler. Le hic c'est le prix, mais le proprio nous l'accordera à 1500 rps au lieu de 3500. Là au moins on pourra dormir au calme. A suivre. En attendant on ira manger au Sunset viewet et c'est en chemin que Yolande posera le pied sur une magnifique bouse de vache fraîche qui la fit choir sur le pavé. "Good luck!" comme dit un indien témoin de la scène. Mais non, pas de chance, c'est le pied droit. Nous mangerons continental, depuis notre tourista les saveurs épicées ne passent plus.

La nuit ne fut pas aussi paisible qu'on l'aurait supposé et cette fois ce n'est pas le trafic auto qui a généré des décibels mais une fête dans la maison voisine. Problème, les bruits nous arrivent comme si nous dormions dans la rue à cause des fenêtres seulement fermées par de petits volets en bois. Chants rythmés par des tambours ont occupé l'espace sonore puis les hommes ont pris le relais après le départ des femmes, ça rit, ça parle fort, ça s'esclaffe le tout accompagné du va et vient des uns et des autres, des enfants qui jouent dans la rue. Mais patientons encore un peu ça va bien finir par se calmer. Les heures passent et le bruit ne faiblit pas, aussi vers minuit je me décide à intervenir et dans la lueur blafarde de la rue j'aperçois des hommes qui tendent des guirlandes de noël en travers de la rue. Sur un ton aimable mais ferme, je fais part de mon désir de dormir et si vous pouviez faire moins de bruit, messieurs, j'en serais ravi. L'un d'eux me répond que dans une demie heure tout sera fini. Soulagement, je remonte me coucher en espérant que la demie-heure passe aussi rapidement que possible. Les demies-heures passèrent. Combien? deux? trois? quatre? Je ne saurais le dire mais nous ne trouverons le sommeil que tard dans la nuit.

Réveil "zombi" vers 6 h 1/2, mais ça ira quand même pour visiter la ville, à commencer par le palais du maharadja. Superbe palace orné de fines sculptures qui nous sera commenté par audio guide en français. 

Jaisalmer était situé sur la route des épices, de l'opium et d'autres bonnes marchandises, aussi les caravaniers devaient payer, et cher, pour traverser cette contrée. Le passage de ces caravanes permit à certains marchands de s'enrichir et ils firent construire de magnifiques demeures: les havelis, que nous pouvons admirer encore aujourd'hui. Plutôt que de vous décrire ces beaux édifices, je vous propose de les regarder dans ce diaporama. 

Une autre curiosité proche de la ville mérite également un petit crochet, ce sont les cénotaphes de Bara Bagh. Petits monuments funéraires, sans la dépouille,  dédiés à la mémoire des souverains de Jaisalmer. Quelques photos avant de quitter Jaisalmer? 


Bikaner/Deshnoke

Bikaner, ville étape uniquement et bien qu'une imposante forteresse semble inviter à la visiter, nous n'y resterons qu'une seule nuit. Le lendemain nous poursuivrons sur Nawalgarh après avoir fait un détour à Deshnoke où de nombreux petits rats (pas d'opéra) sont vénérés. Incroyable non? En Inde il ne faut s'étonner de rien, on peut y trouver des choses les plus délirantes dont cette adoration envers des bestioles. tant détestées sous nos latitudes. Dans le temple Shri Karni Mata, vous trouverez des centaines voir des milliers de rats grassement nourris et protégés qui se baladent partout et librement dans le temple. Il faut le voir pour le croire. Ces quelques images vous en apportent la preuve. Petits détails, les visiteurs sont priés de se déchausser, alors un conseil: apportez une vieille paire de chaussettes que vous jetterez à la poubelle après la visite. 

Bien entendu, les indiens ne vénérent pas les rats pour leur beauté ou par amour de ces bestioles. Une légende justifie, si on peut dire, cette pratique religieuse. Des enfants d'une caste locale se seraient réincarnés en rats. Voilà en raccourci l'origine de cette pratique pour le moins curieuse.


NAWALGARH, dernière étape dans le Rajasthan

En fin d'après-midi, nous atteignons Nawalgarh et pour l'hébergement nous jetterons notre dévolu sur l'écolodge Apani Dhani ce qui ravit également notre chauffeur car il y bénéficie d'une chambre gratuite. L'établissement est très agréable, des bungalows en terre couverts de chaume, disposés autour d'une hutte centrale et circulaire qui fait office de salon. Ici le maître mot c'est: ECOLOGIE, c'est assez rare en Inde pour ne pas le mentionner. Tout est fait dans le plus grand respect de l'environnement: assiettes en végétal, légumes bio du jardin, matériaux de construction naturels, traitement des eaux usées, consigne pour limiter la consommation d'eau, recyclage et je dois en oublier. Le proprio et son frère sont très engagés dans la défense de l'environnement, ils organisent et participent à toutes sortes de conférences et congrès à travers le monde. En Inde, il y a de quoi faire. Evidemment, un établissement de ce genre, ça se paie mais tout en restant  raisonnable, 1500 rps + 300 (22.50 €) avec  un lit supplémentaire. Autre atout, il est situé dans un endroit calme et ça, c'est appréciable en Inde.

Nous sommes dans le Shekawati, une région du Rajasthan qui compte beaucoup d'havelis comme à Jaisalmer mais très différents. Vous les verrez dans le diaporama plus bas. L'établissement propose une visite de la ville pour 80 rps/1€ par personne et commentée en français où nous pourrons voir ces havelis. Krishna, un employé de l'Apani Dhani, parle parfaitement notre langue.

Les havelis de cette région se caractérisent non pas par de fines sculptures mais par des superbes fresques sur toute la surface des murs extérieurs. Le rendu est très esthétique mais faute d'entretien beaucoup commencent ou continuent à se dégrader. Un patrimoine voué à la disparition? Nous verrons également une petite pièce, rescapée de l'évolution du quartier, qui faisait partie de l'ancien fort. Elle est maintenant intégrée dans un appartement privé et la proprio demande un droit d'entrée de 20 rps. A voir aussi dans le diaporama. Les puits sont également de véritables petits monuments et à une époque, ils constituaient un lieu de rencontre notamment pour les femmes. Ils sont très profonds, plus de 100 m et selon Krishna, le niveau de l'eau baisserait d'un mètre par an. 

Pour occuper le temps, nous avons décidé de marcher un peu, comme nous sommes dans une zone rurale autant en profiter. Krishna nous conseillera une balade au village de Dunlod, la route qui y mène n'est pas trop fréquentée. Salu, nous voyant partir ainsi, préfèrera nous ramener sur le coup de midi. Bon, comme vous voulez. En une petite heure nous y serons. Ce petit village possède un musée-haveli, plutôt bien fait avec du mobilier et des statues permettant d'avoir un aperçu de la vie à une époque bénie pour les propriétaires de ce genre de demeure. Le hasard nous permettra d'assister à un rituel de mariage, il y en a beaucoup à la saison, au bord de la rue du village. Bien, nous n'avons pas réussi à décrypter la signification des différents rites. Peut-être cela vous inspirera-t-il plus que nous?

L'après-midi, un petit tour en campagne ne serait pas pour nous déplaire, aussi nous avons choisi de le faire avec les services de l'Apani Dhani accompagnés du frère du proprio. Une découverte de la campagne environnante de trois heures en "dromadomobile" dans les chemins sableux. Par contre, je ne me souviens plus du tarif. Bref, notre chamelier nous emmène dans sa charrette tirée par un dromadaire. Le confort est basique, une couverture épaisse posée sur un plateau légèrement incliné vers l'arrière. Peu d'activité dans les champs, quelques paysans affairés à la taille des acacias plantés dans les cultures, ceci afin de réguler l'ensoleillement et éviter les brûlures du soleil pour les jeunes pousses; des femmes qui récoltent leurs légumes; un important troupeau d’antilopes pas très farouches et un dromadaire au labour, voilà ce que nous avons vu. Pas inintéressant quand même, mais autant se perdre à pied dans la campagne sans être accompagné d'un guide. Au cours du trajet, nous aurons la surprise de voir tomber des feuilles dans la charrette. Rien d'extraordinaire, on pourrait dire, sauf que là, il s'agit de profession de foi pour les prochaines élections et l'un des occupants de la voiture qui les distribue, se précipite vers nous pour nous prendre en photo avec son téléphone. Ah ces indiens! Ils ont réellement le culte de l'image. 

Notre séjour dans le Rajasthan prend fin, demain nous quitterons cet endroit plutôt agréable pour terminer notre séjour sur New Delhi. 


ATMOSPHÈRE TIBÉTAINE à new delhi

En quelques heures de route, nous voilà replongés dans  l'agitation et la pollution de la capitale que le soleil peine à percer. Quelle différence avec le ciel bleu azur du Shekawati!

Pour ces quelques jours, nous avons décidé de loger dans un quartier censé être calme, le Tibetan colony qui, comme son nom l'indique est composé de réfugiés tibétains et de leurs descendants. Mais avant de s'y installer, nous rencontrerons le boss de l'agence, Balwant Singh Rawat alias Baba, avec qui nous avions souscrit ce circuit. Il nous offrira le resto puis Salu nous conduira dans le quartier où nous hébergerons. Ce quartier se situe entre le périphérique, bonjour le bruit, et la rivière Yumuna, là par contre c'est le grand calme. Mais les abords et même l'intérieur peuvent paraître peu engageants au premier coup d’œil. Un peu glauque comme endroit avec ses ruelles très étroites coincées entre des immeubles d'une dizaine d'étages où le soleil ne pénètre quasiment pas. Les occupants de certains appartements peuvent se serrer la main d'une fenêtre à l'autre, pas besoin de bouger de chez soi pour se saluer. L'ambiance de ce quartier est complètement différente du reste de la ville. Les habitants se montrent indifférents envers nous, les boutiques de souvenirs sont garnies d'articles tibétains tels que bijoux, moulins à prières, bols chantants, drapeaux tibétains, portraits du Dalaï Lama... Des moines bouddhistes déambulent dans les ruelles, c'est bête mais ça nous rassure. Nous logerons au Tara house dans une chambre avec fenêtre... qui n'apporte aucune lumière du jour à cause de l'immeuble d'en face presque plaqué contre l'hôtel. 

Le lendemain matin, nous retrouvons Salu pour conduire Noémie à l'aéroport, après quoi nous retrouverons Baba en ville qui tenait à nous saluer une dernière fois. Il nous propose de nous conduire à Connaught Place ou à notre quartier tibétain. On optera pour cette proposition. C'est là que nous quittons nos deux sympathiques prestataires. Salu va prendre quelques jours de congé, il retrouvera sa famille dans son village où il nous a reçu en début de séjour et reprendra les travaux pour construire sa nouvelle maison. Après le décès de sa femme, il avait perdu toute motivation et laissé tout en plan. Souhaitons lui de retrouver le goût à la vie et qu'il puisse continuer encore longtemps de servir de chauffeur à tous ceux qui visitent cet incroyable pays.

Il nous reste encore à passer deux nuits dans cet hôtel, aussi comme une chambre pourvue d'un balcon avec vue sur le coté rivière et jardin, se trouve libérée on se précipitera pour la réserver. Grand calme et soleil, un peu voilé par la pollution mais c'est appréciable quand même.

Que faire dans ce minuscule quartier? On en a vite fait le tour mais que c'est appréciable d'être au calme! Allons voir ce qu'il peut y avoir de l'autre côté de la passerelle qui enjambe le périphérique. Là on retrouve l'ambiance indienne avec les petits métiers qui s'affichent dans la rue, le repasseur et son fer à charbon de bois, le confectionneur de couverture, le recycleur de verre... scènes totalement absentes dans le quartier tibétain. D'ailleurs de quoi vivent-ils ces tibétains? A part quelques commerces, hôtels et restaurants, rien. Les jardiniers, qui cultivent la bande de terre entre les immeubles et la rivière, sont indiens ainsi que les ouvriers du bâtiment qui construisent encore des immeubles dans ce quartier. La moindre petite parcelle de terrain est destinée à recevoir un immeuble de plusieurs étages, mais les possibilités d'extensions semblent réduites.

L'après-midi sera consacrée à la visite d'un temple récemment construit. Eh oui, l'édification de ce genre de monument n'appartient pas qu'au passé car sa construction a débuté en 2000 et fut ouvert en novembre 2005. Il fut élevé en hommage à Swaminarayan , le fondateur du courant moderne de l'hindouisme. C'est dimanche aujourd'hui et il y un monde fou à visiter le monument. Il faudra se farcir des files d'attente interminables pour acheter nos tickets et déposer sacs et appareils à photos à la consigne. Avec ces files d'attente, nous ne disposerons que d'une heure pour visiter le monument. Superbe édifice, les indiens n'ont pas perdu la main pour ce genre de construction. Mais combien cela a-t-il pu coûter? Était-ce de l'argent bien utilisé dans ce pays où les besoins en équipements sociaux sont énormes? A chacun d'essayer d'y répondre. Retour dans notre quartier en métro comme à l'aller, mais c'est un peu la pagaille pour acheter le jeton. Certains essaient de passer devant tout le monde, ça râle, ça s'insurge et pour monter dans les rames, c'est pareil. Là par contre, un employé essaie de faire régner un peu de discipline et celui qui tente de monter avant ceux qui en sortent, il le ramène sans ménagement sur le quai par le colback. Il fait nuit et la rue à la station d'arrivée est quasi déserte, on trouvera quand même un tuk-tuk électrique pour nous ramener à notre quartier, les vélos-rickshaws ne sont pas assez rapides et la nuit nous préférons ne pas traîner.

Les photos du temple étant interdites, celles que je vous propose ont été récupérées sur internet.

Je vous propose également un scan du flyer en version française qui nous a été remis lors de notre visite.

Une dernière nuit en terre indienne dans ce quartier qui nous aura apporté une note tibétaine, une ambiance réellement différente du reste du pays, ne serait-ce que par le calme qui y règne. Demain nous repartirons la tête pleine d'images fortes et de souvenirs qui marqueront nos esprits pour longtemps.

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