Du 6 au 21 février

Ce pays est composé d'une multitude d'îles et îlots, pas moins de 7000, ainsi pour nos déplacements nous avons utilisé des moyens de transports variés: bus, avion, bateau. A l'époque le coût des transports aériens était peu élevé, les hébergements ainsi que la nourriture très bon marché. Ceci nous a donc permis d'effectuer un voyage à faible budget.

Manille:

Comme dans beaucoup de voyages, la capitale est un passage obligé. Manille n'est guère attractive, circulation intense et toutes les nuisances qui vont avec. Dans ce capharnaüm, de curieux véhicules parcourent les rues, ce sont les jeepneys. A l'origine c'étaient des jeeps de l'armée américaine relookées et reconverties en véhicules de transport en commun. Faites un tour au cimetière chinois, véritable petite ville paisible où les familles passent la journée en compagnie, si on peut dire, de leurs disparus. Le parc Rizal est un endroit plein de sérénité, les gens y passent leur dimanche après-midi à se reposer sur les pelouses bien vertes sur fond d'une douce mélodie diffusée par des hauts-parleurs. On y trouve aussi des amateurs de cerf-volants. Autre lieu qui peut faire l'objet d'un petit tour, le centre historique mais assez pauvre en édifices anciens. 

Rando en pays ifuguao:

Après une nuit en bus réfrigéré comme un frigo, nous étions arrivés la tête dans le pâté à Banaué, petite ville de la cordillera. Du côté météo, c'est pas top! Il pleuvait des cordes et tout dégoulinait de flotte partout! Pas terrible pour notre rando demain... et le lendemain, pas joli-joli le temps. C'était sous un ciel gris que Jordan, notre guide, nous emmenait d'abord à un point de vue qui domine un panorama de rizières en terrasse. La présence de deux mamies en costumes ifugao, assises sur un banc, est censée faire couleur locale. Plus aucun habitant ne porte la tenue traditionnelle. 

Notre rando fut émaillée de petites difficultés liées à la météo, parcours boueux, quelques petits gadins sans conséquence, pluie diluvienne et une sévère tendinite pour moi. Heureusement disparue le lendemain matin. Le parcours s'est décomposé en trois étapes avec une nuit chez l'habitant, un papy de plus de 80 ans, dans le village de Pula et une autre dans une guest house au village de Batad. Celui-ci est probablement à l'heure actuelle accessible en véhicule car une pelleteuse était à l'ouvrage lors de notre passage. Notre itinéraire empruntait des chemins plus ou moins difficiles à travers des zones boisées et entre des rizières sur des passages étroits. Jordan notre guide, un étudiant infirmier, fut d'une agréable compagnie tant par sa gentillesse que par sa prévenance envers nous. Cette rando fut une expérience inoubliable, nous avions vécu des moments peu communs et hors des sentiers battus.

Sagada:

Content de retrouver le soleil et un climat plus sec.

Plus aérée avec un environnement différent, cette petite cité où l'on cultive les fraises (les fraises "sagada" de chez Harribo!) se montre plus agréable que Banawe. La végétation y est également complètement différente avec beaucoup de pins, de fougères arborescentes et le relief est composé de falaises colorées et érodées. Dans les environs proches du village, il existe une curiosité qui mérite le détour, ce sont les cercueils accrochés le long de l'à-pic des falaises ou déposés dans des cavités rocheuses. Selon les croyances locales, les défunts ne pouvaient pas être enterrés, ceci aurait eu pour conséquence d'empêcher leur âmes de s'élever dans le ciel. Ces sépultures exposées à l'air libre subissent les outrages du temps, finissent par se dégrader et laissent tomber au sol leur contenu. Ainsi des ossements humains parsèment le sol à certains endroits. Bien entendu, ces coutumes sont maintenant abandonnées et les défunts reposent enterrés dans un cimetière. Autre lieu de sépultures, la grotte de Lumiang. Pour accéder à l'entrée de cette grotte il faut descendre par un sentier raide, 200 m en dessous de la route. Des centaines de cercueils empilés à l'entrée de la grotte sont entreposés là pour l'éternité. Impressionnant.

Coron: 

Depuis Sagada, il faudra une journée,  essentiellement pour attendre le bus à Bontoc, et une nuit de trajet en bus pour arriver à 4 h du matin à Manille. Et comment on fait pour l'hébergement à cette heure-ci? Heureusement le chauffeur et son coéquipier nous ont autorisés à dormir dans le bus avec eux. Autant vous dire qu'au réveil vers 7 h 30, on n'était pas très frais. Ensuite direction l'aéroport en taxi pour prendre un avion qui nous mènera à Coron. Là on a adopté l'option super cool, genre orteil en éventails. Exploration des fonds marins où les poissons multicolores sont légions, un régal pour les yeux, ballade en banca (la barque local), plongeon dans des eaux délicieusement chaudes et claires. ça ne vous fait pas rêver?

Île de Palawan:

Après 8 heures de trajet à bord d'une embarcation de faible tonnage, nous accostons au port d'El Nido. Une petite ville sympa où la présence touristique y est un peu plus marquée mais pas gênante à l'époque. C'est à partir de là que nous explorerons l'archipel de Bacuit, un ensemble de petites îles remplies de sites particuliers et de plages de rêves. De petites agences proposent des circuits d'une journée repas compris et équipement pour le snorkling inclus. Les rochers volcaniques présentent des formes étonnantes façonnées par le feu et la force des flots. Le village de pêcheurs de Corong corong, tout près d'El Nido est très sympa, les habitants sont super gentils et les couchers de soleil y sont magnifiques.

Un véritable coup de cœur! On a beaucoup aimé ce pays tant par la gentillesse de la population que par les beautés des sites. Il ne m'est pas possible d'établir un classement entre les différents endroits que nous avions visités. Je les a tous appréciés. Cependant, la rando aurait été un peu plus agréable sous le soleil. Si on souhaite une météo plus favorable, attendez au moins le mois de mars, février est encore un peu tôt pour éviter les pluies notamment dans la cordillera centrale de l'île de Luçon. Par contre, en matière de monuments historiques, il n'y a quasiment rien. On ne va pas aux Philippines pour ça. 

Conclusion: une destination que je vous recommande chaudement! Même pour seulement 15 jours.