Vientiane, capitale du Laos

En onze années, le pays a eu le temps de changer et cela se ressent au niveau du trafic automobile. Pas de gros embouteillages comme dans les villes indiennes, mais les véhicules envahissent les rues de la capitale qui n'étaient guère investies auparavant que par les deux roues et pas obligatoirement à moteur. Signe évident que le pays se développe et c'est tant mieux.

Que reste-t-il de la présence française dans ce pays autrefois colonisé par la France? Peu de chose en fait, mais les noms des rues et de certains établissements (scolaires et magasins) sont écrits en lao et en français. Une exigence de monsieur l'ambassadeur de France, nous a-t-on dit. Bizarre... De rares maisons coloniales en décrépitudes et aussi quelques laotiens francophones.

Nous ne moisirons pas à Vientiane, juste le temps de traîner dans la ville une journée complète et de visiter quelques temples à la déco clinquante et autres monuments assez récents. Hélas, les guerres successives ont ravagé presque tout dans la capitale. Demain nous poursuivrons notre périple vers le petit village de Ban Kong Lo. 


Ban kong lo, petit village du bout du monde

On a beaucoup aimé ce village très tranquille car la route qui y mène butte contre des montagnes infranchissables et l'ambiance y est particulièrement sereine. Quasiment pas de trafic, seuls quelques taxi-camionnettes desservent le village. On ne vient pas ici par hasard. Outre la quiétude, l'attrait principal de ces lieux réside dans une grotte ou plutôt un tunnel naturel qui traverse la montagne sur 7 km. On effectue le trajet en pirogue à moteur sur la rivière Nam Hin Bun et nécessite environ 45 mn. A mi-distance, le piroguier nous arrêtera pour nous laisser le temps de contempler les concrétions qui ornent la grotte. Pas moche on peut dire, mais elles sont loin de concurrencer celles que l'on peut voir dans les grottes françaises. Tout chauvinisme mis à part, bien entendu. Le coût de la ballade en pirogue s'élève à 100 000 kips/10 € par personne auquel il faut ajouter un droit d'entrée de 5000 kips et auparavant une taxe de 2000 kips acquittée une centaine de mètres avant l'embarquement. Beaucoup de taxes direz-vous? Mais au final en euro la somme déboursée pour les taxes se limite à 0.70 € (c'est simple il suffit de diviser par 10 000 pour convertir en euro). Autre particularité, le piroguier n'accepte pas plus de trois personnes à la fois alors que la pirogue peut en contenir trois fois plus. Par contre au retour, après avoir traversé la montagne, le piroguier a pris deux passagers en plus. Ce serait peut-être ça l'explication.

L'après-midi sera consacrée à la visite de ce petit village aux maisons sur pilotis implantées sans réelle organisation. Les habitants sont charmants, ils nous saluent aimablement et les enfants jouent à la corde ou s'ébattent joyeusement dans les tas de paille de riz pendant que d'autres s'adonnent aux plaisirs de la rame. On adore cette ambiance. 


Savannakhet, on change d'ambiance...

Avec une population de 139 000 habitants, on se doutait que l'ambiance allait être différente, d'autant plus différente que la ville va vivre dans les jours qui suivent un événement de la plus grande importance: la fête de l'Awk phansa. C'est une véritable chance pour nous d'être présents à cette occasion.

Question hôtel, nous échouerons au Leena, établissement très clean, au calme avec une grande cour à l'entrée. Pour passer l'après-midi, on se promènera du côté du Mékong là où sont installés tous les petits commerçants à l'occasion de la fête et chacun y va de sa sono pour attirer le client. Quelle cacophonie, on s'en prend plein les oreilles.

Pour le repas du soir, nous jetterons notre dévolu sur le Boun Café, établissement tenu par un français d'origine laotienne, un ex-réfugié revenu dans son pays d'origine. Nous en avons rencontré plusieurs comme lui dans les deux pays. L'établissement est impeccable mais à peine rentrés, on est saisi par la température glaciale de l'air. Brrrr! La femme du proprio en est surprise: " Ah bon, vous n'aimez pas la fraîcheur?" A ce point là vraiment pas, il faut une petite laine pour supporter, alors qu'il fait plus de 30° dehors. Le menu est orienté occidental et nous ne serons guère inspirés par les plats proposés. 

Il est possible de faire une excursion d'une ou deux journées dans la forêt des esprits pas loin d'ici, pour ça il suffit de se rendre au bureau de l'Eco-guide à Savannakhet. Pour le moment il n'y a qu'un seul candidat pour le trek de deux jours, donc à suivre.          

C'est aujourd'hui le jour des offrandes aux moines, un moment important dans la vie religieuse des bouddhistes. Aussi nos petites serveuses de l'hôtel nous informent que le petit déj sera servi plus tard car elles iront accomplir leurs dévotions au temple. Nous sommes autorisés à y assister en tant que spectateur bien sûr. Ces offrandes accompagnent la fin du carême des moines qui ont dû observer une retraite de trois lunes. Vers sept heures, nous pénétrons discrètement dans l'enceinte du temple où sont déjà installés des centaines de fidèles le long des allées bétonnées. Chacun d'entre eux est muni d'un présent composé de billets de banque, de friandises, de fleurs ou aussi de petites bouteilles d'eau minérale. Tous ont revêtu leur tenue traditionnelle. Plutôt que de m'étendre sur la description, je vous propose de regarder la vidéo. 

Cette fête est également l'occasion aux adeptes de la rame de se mesurer avec d'autres équipes sur le fleuve Mékong. Et apparemment ça passionne les foules surtout le commentateur qui s'égosille dans son micro. Jugez en par vous-même avec cette vidéo.

Retour au bureau de l'Eco-guide, là on nous informe que le candidat pour le trek de deux jours s'est désisté, cependant deux se sont inscrits pour celui d'une journée. Ce sera donc un trek d'une journée seulement, appelons ça plutôt une ballade. En attendant, continuons notre exploration de la ville en fête et nous aurons l'opportunité de tomber sur un spectacle de danse exécutée par de gracieuses fillettes d'une douzaine d'années. Là encore je vous recommande de regarder la vidéo. Malheureusement la pluie s'est invitée pour mettre fin prématurément au spectacle. Dommage. 

Le soir venu, les festivités seront couronnées par la vénération du fleuve Mékong qui, rappelons-le est sacré et pour accomplir cet acte, les laotiens déposeront des compositions florales au fil de l'eau. Ce sont des milliers de personnes qui se pressent sur les berges boueuses et non éclairées du fleuve. Après avoir allumé les bougies ou les bâtons d'encens ces compositions, appelées Katong, sont déposées le plus loin possible au large. De jeunes hommes se proposent de le faire en se jetant à l'eau moyennant une petite rétribution. Pendant que les katongs voguent sur l'eau quelques lanternes tentent de s'élever dans le ciel de la nuit. Quelques-unes y parviendront mais d'autres sombreront dans le fleuve avant même d'entreprendre leur ascension. Une pirogue éphémère enflammée est larguée sur le fleuve, elle voguera ainsi, tel un vaisseau en perdition, pour s'échouer sur la berge à quelques dizaines de mètres de son point de départ. Puis en fin de soirée, un feu d'artifice viendra clôturer les festivités, ainsi tous les hommages de l'awk pansha ont été rendus. Il ne reste plus qu'à souhaiter que les bons esprits du fleuve manifesteront leur gratitude et qu'ils apporteront au peuple du Laos vie et paix, au moins pour une année encore.

C'est aujourd'hui que l'on va découvrir la forêt des esprits et bien sûr elle se doit d'être sacrée. En est-elle respectée pour autant ? On peut le supposer. Nous sommes accompagnés de deux françaises qui ont donc choisi également de vivre cette aventure conduite par un guide francophone nommé Champa. Notre homme parle un français compréhensible sans plus à l'image de sa dentition en vrac. Nous commençons par la visite d'une saline à quelques km de Savannakhet, pas inintéressant on va dire, puis un peu plus loin on commence l'exploration de la fameuse forêt sacrée en présence d'un guide supplémentaire, un "spécial forêt sacrée". Comme s'il en fallait un spécial, Champa ne peut assurer à lui seul la prestation? D'autant plus qu'il n'a été d'aucune inutilité et le circuit ne dépassait pas les deux km. Tout ça pour voir quelques fourmis et araignées, quelques plantes, une termitière et se prendre une bonne saucée car la pluie est venue nous décevoir un peu plus. Une particularité, mérite tout de même d'être mentionnée dans cette forêt: ce sont les arbres torches. Ces arbres présentent de larges trous béants à la base du tronc dans lesquels on y allume un feu. Eh oui les locaux mettent le feu à l'arbre et ceci afin d'en recueillir une résine utilisée pour le calfatage des bateaux. Mais rassurez-vous ces arbres n'en perdront pas la vie et parviendront même à cicatriser leur plaie. Étonnant non? Nous aurons eu le temps de casser la croûte, deux fois d'ailleurs en une heure, au moins on n'est pas repartis affamés mais bien trempés, surtout les pieds car il a fallu patauger jusqu'à la cheville dans de grandes flaques d'eau. Ce périple s'est achevé dans un temple où des moines distribuaient des bénédictions. Bref, plutôt déçus de la prestation et chère payée (je ne me rappelle plus du tarif) pour une petite ballade en forêt, même si elle était sacrée. La fiche d'appréciation sera en conséquence. Bon, une petite note originale malgré tout: la dégustation du grillon dans les plats du pique-nique. Quel goût ça a? Pas mauvais mais désagréable en bouche à cause de la carapace.


Paksé: villages des bolovens théiers, caféiers et site khmer

Arrivés à Paksé, le bus nous débarque à un endroit on ne sait lequel. Le mieux est d'utiliser les services d'un tuk-tuk pour nous conduire à la Guest house que nous avons choisie: le Sabadee 2. Elle est tenue par Mr Vong, un ex-réfugié qui a vécu et travaillé en France pendant de nombreuses années. Il se montre très accueillant et nous propose une chambre dans une annexe flambant neuve au tarif de 95 000 kips. Tarif un peu élevé par rapport aux autres Guest house mais elle les vaut bien et on n'a pas envie de chercher davantage. Mr Vong oeuvre pour le développement de villages proches de Paksé en créant des écoles, des logements pour enseignants, et des bibliothèques entre autre, qu'il finance en organisant des circuits dans les plantations de caféiers, de théiers, dans les villages voisins, des arrêts à des cascades et à un marché de produits de la forêt, le tout dans le plateau des Bolovens. On réfléchit avant de s'engager et en attendant, installons-nous dans notre chambre. Un peu plus tard, on optera pour ce circuit, départ prévu normalement demain matin.

Le lendemain... annulé le circuit, faute de participants. Aussi Mr Vong nous propose un transport par pirogue au site Khmer de Champasak. Pourquoi pas après tout, en bateau on peut voir des choses intéressantes sur le Mékong. Mr Vong se charge de réserver nos places auprès du batelier et après le petit déj, un tuk-tuk vient nous prendre à la GH. Nous prenons place sur la banquette en bois de la pirogue heureusement équipée d'un toit et c'est parti pour deux heures de trajet. Visiblement nous sommes les seuls passagers, ce mode de transport est en voie de disparition avec la nouvelle route qui mène à Champasak. Côté ciel, ça craint, il est noir d'encre mais comme nous sommes abrités sous la toiture, on n'a pas à craindre de la pluie. Pas grand chose à observer depuis notre embarcation: quelques pêcheurs, d'énormes complexes hôteliers en construction et les berges du fleuve décorées de détritus. Un vrai ramassis d'ordures constitué essentiellement de déchets de plastique. Une vraie calamité mondiale ce plastique lorsqu'il n'est pas recyclé (rarement hélas). Bon, ça y est, comme on le craignait, la pluie s’abat sur nous et malgré la petite toiture nous serons trempés. Ah! on a plutôt l'air de deux vieux c... recroquevillés dans nos ponchos seuls dans notre barcasse. On arrive à Champasak, un peu humide mais dans ce pays la pluie est chaude, au moins on n'attrape pas la crève. Elle s'est d'ailleurs calmée, aussi profitons-en pour aller au vat Phu, le site khmer, et le meilleur moyen est de louer des vélos. La GH où on a débarqué nous en propose au tarif de 10 000 kips la journée. Ils ne sont pas en super état mais ils roulent, alors ne traînons pas car l’accalmie météo n'est pas garantie pour le reste de la journée et on doit être revenu à 14h au bateau. La piste n'est pas en super état et on est obligé quelquefois de rouler dans de grandes flaques d'eau, genre baignoire à éléphant, en se mouillant les pieds. La visite nécessite une heure et demie à deux heures donc ne traînons pas vu l'heure qu'il est déjà. Il ne reste que quelques pans de murs, on distingue néanmoins les deux bâtiments principaux, les restes d'une allée dallée et des escaliers déformés par les racines des arbres qui ont poussé de chaque côté. Ce site historique n'en demeure pas moins un lieu de culte car un bouddha a été érigé au point le plus haut et des fidèles y viennent s'y recueillir. L'ensemble possède un certain charme mais on aurait préféré le contempler sous le soleil. Tiens, en parlant de soleil, c'est plutôt la pluie qui nous tombe dessus et pour s'abriter nous ne disposerons que d'un linteau d'un encadrement de porte encore debout. Mais le temps passe et il nous est compté donc pluie ou pas, il faut repartir en essayant de ne pas se casser la figure sur les dalles et dans les escaliers rendus glissants par la pluie. Retour au point de départ sous des trombes d'eau et à l'arrivée, pile à 14 h, il ne nous reste guère de surface de vêtements encore à peu près sèche. Cette petite course nous a bien ouvert l'appétit et le proprio de la GH nous propose de nous restaurer. Ma foi si le batelier est d'accord, ce ne sera pas de refus et il n'y voit pas d'inconvénient. Parfait. 

Le site khmer de Champasak en images:

Aujourd'hui, le circuit des Bolovens est programmé, nous serons accompagnés de six autres personnes. Nous ferons ce circuit malgré la proposition, d'un sympathique jeune couple, de les accompagner en moto pour faire une boucle dans les environs. On aurait adoré mais vu la météo, on préfère éviter la moto. Ce genre de proposition nous fait très plaisir de la part de ce charmant jeune couple. Le mini van nous débarque en premier à une plantation de thé, nous sommes accompagnés d'un guide anglophone et aussi un peu francophone... mais qui n'aime pas parler notre langue. Tant pis on essaiera de faire avec l'anglais. Il n'y a pas grand chose à voir dans cette plantation de théiers car la cueillette des feuilles ne fait que commencer. Aussi nous ne verrons qu'une ou deux cueilleuses à l'ouvrage et rien de la transformation. On aura droit à une dégustation, plus pour nous inciter à en acheter que pour la bienvenue, je pense. Normal on va dire. Puis c'est au tour des plantations de caféiers, un héritage de la colonisation française. Là, il y règne une plus grande activité, certains plantent de jeunes caféiers pendant que d'autres effectuent la cueillette mais la non plus rien sur la torréfaction. Là aussi, dégustation de café pour la même intention.

Maintenant, un coup d’œil aux cascades jumelles, les That Fan mais on aura plus le son que l'image à cause de la brume qui en occulte la vue. Les suivantes, les That lo, seront beaucoup plus visibles, on peut en approcher beaucoup plus près, et aussi plus visitée. Les touristes arrivent par cars. Pause repas dans un resto miteux avec au menu un plat unique et une petite banane, un peu léger quand même mais on s'en contentera. Plus intéressant, les villages dont Mr Vong contribue à leur développement. Ils sont seulement séparés par une petite route. Le premier que nous verrons abrite l'ethnie alak et c'est la pluie qui nous accueille. On se réfugie donc sous la maison des esprits car les habitants du village ne sont pas bouddhistes mais plutôt animistes. Le guide débite son commentaire en anglais, on ne cherche plus à le comprendre, et vu toute la mauvaise volonté qu'il manifeste pour nous être agréable, mieux vaut l'ignorer. Nous préférons admirer les enfants qui jouent à l'abri sous leur maison sur pilotis et parmi eux, il y a deux fillettes à la chevelure blonde, plutôt rare en Asie. Sans doute à cause d'un apport génétique occidental? L'autre village appartient à l'ethnie katou , deux ethnies différentes si proche l'une de l'autre. Bizzare. Ici les enfants s'amusent comme des petits fous à faire des glissades dans la boue. Spectacle moins drôle, une fillette fume la pipe et paraît-il, elle s'y adonne à longueur de temps. Déjà accro au tabac, c'est triste. Encore une cascade, vraiment aucun intérêt, puis on terminera par un petit tour au marché des produits de la forêt. Certains habitants subviennent à leurs besoins avec ce que la forêt peut leurs offrir de comestible: grenouilles, pousses de je ne sais quelles plantes (jusque là, ça va), gros insectes, bébés rats (là, ça ne va plus). Circuit dans l'ensemble pas enthousiasmant, on se consolera en se disant que l'on aura un peu contribué au développement de ces deux villages car une partie, un dollar je crois, est reversée à leur profit.   


les 4000 îles

Île de Don Khong

La GH le Sabadee 2 nous a fourni les tickets, mini-bus et bateau, pour l'île de Don Khong et en deux heures nous sommes rendus sur les lieux. L'île semble bien paisible, peu de trafic, seules quelques motos circulent sur le réseau routier très réduit. Nous occuperons une chambre au Souksay pour la modique somme de 65 000 kip, on y est bien et la tenancière est très agréable. Par contre, nous serons les seuls occupants pendant notre séjour, la fréquentation touristique est encore faible à cette saison. 

Le marché local débute de très bonne heure donc debout à 5h 45, il se tient à... on va dire un km de notre GH. Il n'est pas aussi typique que ceux du Yunnan, les tenues vestimentaires des habitants sont assez quelconques mais cela reste un but de visite toujours intéressant ne serait-ce que pour voir les produits locaux qui sont consommés. 

Pas loin de notre GH, il y a une école, c'est pour nous l'occasion d'y apporter les fournitures scolaires que nous avions achetés à Savannaketh à destination des enfants défavorisés. A l'heure à laquelle nous sommes passés, il n'y avait qu'une institutrice. Elle parut un peu surprise par notre geste mais comme elle ne parlait ni l'anglais ni le français, on ne saura pas qu'elles étaient ses réels sentiments. 

Il est maintenant 10h, ce qui laisse le temps de découvrir cette petite île, la plus grande des 4000 (il ne doit pas y en avoir autant), et pour ce faire nous louerons une moto à notre GH pour 50 000 kips la journée. Bon, il faut que je fasse quelques essais car je ne maîtrise pas du tout ce genre d'engin. Après quelques notions dispensées par gestes de la part de la tenancière de notre GH, nous voilà partis sur l'unique petite route qui ceinture l'île. A part quelques petites embardées et accélérations mal maîtrisées, j'ai l'engin bien en main assez rapidement. Quelques arrêts photos viendront ponctuer notre parcours et aussi une rencontre avec une enseignante à la retraite. Cette petite dame parle un français tout à fait correct et est ouverte à la discussion, elle nous proposera d'ailleurs de revenir la voir pour bavarder. Proposition qui nous aurait bien fait plaisir mais notre emploi du temps et surtout la météo ne nous l'auront pas permis. Eh oui, car à peine sommes-nous rentrés qu'une pluie orageuse s'est abattue sur l'île et en moins d'un quart d'heure la rue s'est transformée en lac. Quant au repas du midi, nous trouverons un resto flottant sur les bords du Mékong, idéalement placé mais cuisine moyenne. Le reste de l'après-midi sera placé sous le signe de la farniente sur la terrasse de notre chambre. Au moment d'aller manger, nous retrouvons avec plaisir le jeune couple rencontré chez Mr Vong, attablé au resto d'à côté. Nous passerons une bonne partie de la soirée à table avec eux à discuter chacun de nos voyages respectifs, quant à leur petit trip en moto autour de Paksé, il s'est soldé par une galère à cause de la pluie et des pistes boueuses. En ce moment, ils s'offrent un tour du monde en une année. Vous avez bien raison, bon vent à vous et profitez-en bien.

Île de Don Khone

Aujourd'hui, changement d'île mais nous ne séjournerons pas dans les 4000 (évidemment), deux nous suffiront. La suivante sera Don Det et à 8:30, nous prenons place dans la petite embarcation qui ne mettra pas plus d'une heure et quart pour faire le trajet. La première impression ne nous apparaît pas favorable, beaucoup de restos et de GH près du point d'embarquement. Humm, ça ne m'inspire pas, ça sent la fiesta routarde ici, d'ailleurs le Lonely Planet n'en dit pas vraiment du bien. Explorons un peu les lieux avant de riper nos galoches. Rien de mieux un peu plus loin, aucun logement ne nous convient, trop près les uns des autres, trop pourris, trop ceci, trop cela et les sacs commencent à nous sembler peser une tonne. Bon, ça suffit on arrête les frais, on n' a rien à faire ici. Décision, aller sur l'île de Don Khon qui est reliée par un pont de pierre avec Don Det. A la station des tuk-tuks, nous trouverons un conducteur qui accepte de nous emmener à Don Khon pour 40 000 kips, c'est sans doute un peu cher mais on n'arrivera pas à lui faire baisser son tarif. L'engin, genre petite moto avec side, a des défaillances et calera assez souvent, il faudra aussi l'aide d'un jeune garçon embarqué avec nous pour pousser dans les endroits difficiles. Tableau assez folklo que certains touristes ne manqueront pas de photographier. Nous ne parviendrons pas à atteindre la destination finale tant la piste est mauvaise. Mais on est tout près de la Pha ka Guest House et on se contentera de cet hébergement situé sur le bord du fleuve, environnement très chouette et la proprio parle un peu le français. Après négociation, le tarif sera ramené à 45 000 kips. Une bonne bouffe revitalisante plus tard, on part à la découverte de cette île au charme incontestable. On arrive aux cascades, le débit est phénoménal l'eau chargée de limon se fracasse sur les rochers en formant des gerbes impressionnantes. Par contre les dénivelés ne sont pas importants. Retour à la GH par chemin empierré à travers les rizières et nous terminerons la journée en appréciant les dernières lueurs du jour tout en savourant une Lao Beer bien fraîche suivi d'une bonne douche... froide.

Le petit déj ne nous a pas satisfait ce matin, cher et peu fourni, nous resterons sur notre faim. Nous aurons malgré tout absorbé suffisamment de calories pour tenir jusqu'au repas du midi que nous prendrons dans un resto à la pointe sud de l'île. Bien requinqués, nous poursuivrons l'exploration de cette petite île et les touristes y sont rares. Tiens, en voilà en vélo, c'est un jeune couple d'argentins bien sympathiques, nous les retrouverons à plusieurs reprises au Cambodge. Il fait une de ces chaleur, on en transpire comme des bêtes à marcher sous le cagnard mais ne nous plaignons pas c'est préférable à la pluie. A l'époque de la présence française, il existait une ligne de chemin de fer qui traversait l'île du nord au sud. Un petit train à vapeur y circulait pour acheminer des grumes au sud de l'île. Il n'en reste pratiquement rien à l'exception d'une loco à moitié rongée par la rouille et qui est exposée à l'extrémité nord de la ligne. On y jettera un rapide coup d’œil. Rentrons à la GH, on se prendra une bonne Beer Lao que l'on savourera confortablement installés dans notre hamac. C'est là que l'on se fera alpaguer par les agents collecteurs de taxes, ils nous interpellent depuis leur guérite: "Please, you have to pay the taxe!". Zut, cette fois on ne va pas y couper, lors de notre arrivée en "moto-side car" nous étions passés devant sans nous arrêter. Par contre un autre routard, lui aussi interpellé a préféré faire semblant de ne pas comprendre tout en s'éloignant. L'un des agents se limitera à cette remarque: "Oh, he is no good!" Nous débourserons 40 000 kips tout en espérant que cette argent contribuera bien au développement de l'île comme indiqué sur le panneau.   

C'est aujourd'hui que nous quittons le Laos, une pirogue a été commandée la veille et à 8 h, on doit lever l'ancre. la proprio de notre GH attend avec nous l'arrivée de la pirogue, elle essaiera de parler français avec nous mais on ne la comprend pas très bien. En tout cas, elle est bien gentille et nous souhaite une bonne chance et plein de bonnes choses qu'elle concrétise avec le rituel du baci. Il consiste à attacher un bracelet au poignet de la personne. La pirogue vient d'arriver, nous repartirons du Laos la tête pleine de souvenirs et d'images.  

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