Tout en restant dans la zone des 100 km au sud de la capitale et sans s'éloigner de plus de 50 km de la frontière ouest, on trouve plusieurs centres d'intérêts.
Madaba:
Situé à 25 km de l'aéroport, cette ville se révèle intéressante, d'abord pour l'arrivée dans le pays, cela évite de se fourrer dans le trafic infernal de la capitale si vous êtes en voiture. Elle permet aussi de s'y fixer et de rayonner autour pour visiter. Par contre la ville en elle-même ne présente qu'un intérêt réduit en matière de monument. Quelques églises ornées de mosaïques pour certaines et c'est à peu près tout.
Hébergements:
On trouve plusieurs hôtels en ville, ça ne manque pas. Notre choix s'est porté sur le Tell Madaba Hotel. Sans doute le meilleur établissement de la ville, le point fort de cet hôtel est l'accueil, les avis sont unanimes. Tous ceux qui y ont hébergé ne tarissent pas d'éloges sur les propriétaires, d'une exceptionnelle gentillesse. Ils vous aideront sans hésiter si vous avez besoin d'aide et pour ne rien gâcher les chambres comme le reste sont impeccables.
Le mont Nébo:
Il s'agit d'un lieu biblique où subsistent les restes d'un monastère et d'une basilique. Chacun y accordera la valeur qu'il souhaite mais je pense que la visite vaut au moins pour les mosaïques qui ornent la basilique. Le point de vue aussi mérite un coup d'œil .
Situation géographique: 16 km au sud-ouest de Madaba et 35 km au sud-ouest d'Amman
Tarif billet: 12 JOD /14.40 € par personne. Non inclus dans le Jordanpass.
Béthanie:
Là aussi il s'agit d'un lieu à haute signification religieuse mais en dehors de cet aspect, il n'y a (à mon sens) pas grand chose d'intéressant à visiter sur ce site hormis quelques églises disséminées dans les environs. On n'en visite qu'une seule: l'église grecque orthodoxe caractéristique avec sa coupole dorée.
Situation géographique: -400 m en dessous du niveau de la mer (très chaud en été), 60 km à l'ouest d'Amman et 45 km à l'ouest de Madaba.
Billetterie: parking 5 km avant le site, on y va en navette.
Tarif: 12 JOD, gratuit avec certains jordanpass (je ne sais plus lesquels… pas avec celui à 80 JOD en tout cas)
Mer morte:
Cette étendue d'eau hypersalée de 605 km² se partage trois pays: Israël, Cisjordanie et Jordanie. L'originalité réside dans la flottabilité incroyable de cette eau, elle est tellement concentrée en sel, presque 10 fois plus que les autres mers et océans. Impossible de couler même si on ne sait pas nager!
La mer morte en train de mourir! Un comble! Depuis 1950, elle ne cesse de perdre du volume donc de la surface et de la profondeur. La cause? Il y en a plusieurs: débit du Jourdain diminué de 90% dont l'eau est utilisée en amont pour l'irrigation des cultures, l'exploitation industrielle du sel, les apports des cours d'eau du bassin Est amoindris par les sécheresses successives, évaporation plus importante avec les températures plus élevées (réchauffement climatique), bref avec tout ça elle finira en désert salé si rien n'est fait d'ici là. Un projet de sauvegarde est à l'étude: amener l'eau de la mer rouge pour compenser tous ces manques. Verra-t-il le jour? Quelles conséquences sur l'eau de la mer morte? Qui le financera? A suivre…
La baignade: autant vous dire tout de suite que vous n'y prendrez pas autant de plaisir que sur la côte d'Azur par exemple, elle n'a d'intérêt que par l'expérience de la flottabilité. On évitera de rester trop longtemps dans l'eau sous peine de se transformer en "poitrine de porc demi-sel". Les petites plaies non cicatrisées vous rappelleront qu'elles ne vous ont pas encore quittées. L'eau a une légère odeur d'hydrocarbure (sans doute naturelle), elle est un peu poisseuse et il faut se dessaler impérativement après à l'eau douce. Les abords des plages publiques n'ont rien d'agréables, pente abrupte et caillouteuse pour accéder à l'eau, fond constitué de gros galets et des détritus partout, une vraie désolation.
Pour se baigner vous avez plusieurs options:
-Les plages privées des hôtels: payantes autour de 30/40 JOD par personne, propres, douches et piscine à disposition, accès à la mer facile, maillot une ou deux pièces admis pour les femmes.
-Les plages publiques payantes: à peine moins chères et moins nettes que les privées, ambiance populaire, possibilité de se rincer. Les baigneuses opteront pour une tenue plus couvrante que le bikini ou même le maillot une pièce. Eh oui, on est en pays musulman… .
-Les plages publiques gratuites: Là, n'attendez pas un décor de rêve avec une belle plage de sable fin, c'est un peu genre décharge publique (bon, d'accord j'exagère un peu et je me répète). Pour se dessaler, des jordaniens vous proposent de vous déverser sur la tête et les jambes une bonbonne de 10 l d'eau douce moyennant 4 ou 5 JOD par personne.
Un site détaille parfaitement le mode d'emploi de la baignade: familyinjordan
Le complexe panoramique de la mer morte:
Mérite un arrêt ne serait-ce que pour la vue sur la mer morte. Le musée dont certains panneaux sont écrits en français donnent beaucoup d'infos sur cette mer si particulière.
LES WADIS:
Les wadis? Quésaco? Ce sont des canyons plus ou larges ou profonds, parcourus souvent par un ruisseau. Nous en avons arpenté quelques uns situés sur la façade ouest des montagnes. Certains arborent des strates de couleurs et de formes étonnantes et agrémentés de parois et/ou de fonds végétalisés dûs à la présence de l'eau. Ne manquez pas d'en parcourir ne serait-ce qu'un ou deux, en plus on est souvent à l'ombre grâce à la hauteur des falaises qui les bordent. Le circuit se compose d'un aller et retour sur un trajet de quelques kilomètres, de trois à six ou plus. On parcours la distance que l'on veut.
L'accès à certains peut être payant mais la plupart sont gratuits (heureusement). Rarement signalés, il est nécessaire d'avoir une appli genre maps me pour trouver le point de départ. Pas toujours évident pour certains.
- Wadi Mujid:
Sans doute l'un des plus connus et des plus visités de Jordanie et des plus spectaculaires. Il ne s'adresse qu'au plus de 18 ans et aux personnes en bonne condition physique. Le parcours comporte des cascades, des échelles, une rivière plus ou moins tumultueuse selon les saisons et on y baigne carrément sur certaines portions. Le site est aménagé et un gilet de sauvetage est fourni à l'entrée qui est d'ailleurs payante: 21 JOD. Après avoir hésité, nous avons préféré explorer le wadi Numeira.
Vidéo du wadi Mujid: ICI
-Wadi Numeira:
Parcours mouillé, pas de difficultés particulières, belles couleurs de roche et présence de végétaux. Entrée gratuite. Pas évident à trouver l'entrée.
-Wadi Ghuweir:
Parcours mouillé, pas de difficultés sauf quelques passages un peu plus compliqués mais rien de méchant. Très beau, très végétalisé en fin de parcours. Parsemé de lauriers roses au début. Facile à trouver route sinueuse et pentue pour y accéder. Entrée gratuite.
-Wadi Al Hassa:
Moins spectaculaire et moins profond que les deux autres décrits ci-dessus. A voir en premier pour l'apprécier.
LES CHÂTEAUX DES CROISES:
Témoins des nombreuses croisades qui ont marqué l'histoire du pays pendant des siècles, ces édifices autrefois imposants ne sont plus que ruines à notre époque. Ebranlés par les reconquêtes des sarrasins et par surtout les tremblements de terre, ces forteresses ont laissé une empreinte qui donnent une idée de leurs impressionnantes dimensions. Par contre ne vous attendez à pas voir de belles salles en croisée d'ogive comme dans les cathédrales mais seulement des remparts encore debout et quelques restes de passages voûtés. Nous en avons vu deux, celui de Shobak situé sur la route qui mène au wadi Ghuweire et celui de Kérak (ou Karak). Un guide vous propose un commentaire pour 10 JOD mais celui de Shobak ne nous aura fourni que de piètres informations. Si vous avez l'intention de n'en voir qu'un seul préférez celui de Kérak.
LA RESERVE DE DANA:
Cet espace protégé de 30 800 ha mérite d'y séjourner au moins pour faire une randonnée. Plusieurs circuits s'offrent à vous pour découvrir cette zone sauvage et préservée. Nous avons posé nos valises tout près du village de Dana et opté pour un parcours de 14 km, de difficulté moyenne et d'une durée de 6 heures. Pour réaliser cette rando, nous nous sommes adressés à notre hébergeur. Un guide nous accompagnait (indispensable) et le pique-nique était fourni. Cette rando nous a enchantés par son circuit à travers un paysage aride ponctué d'arbres et de rochers aux formes curieuses. Un berger rencontré peu après notre départ, nous offrira un thé. Saala, notre guide un homme de 62 ans complétement édenté (pas les moyens de se soigner les dents, sans doute) ne possédait que quelques rudiments d'anglais mais ce ne fut pas un problème. Le seul bémol a été l'heure tardive du repas, vers 15 h.
Hébergements:
On trouve tous types d'hébergements dans la réserve de Dana, ce n'est pas ça qui manque.
Al Nawatef camp, c'est celui que nous avions choisi. Pas cher et tenu par un proprio très sympa (qui connaît un peu la France) et du personnel aimable et souriant, surtout le jeune Mohamed, toujours de bonne humeur et serviable, sachant qu'on était français il s'amusait à dire d'un ton joyeux: "Allez les bleus!" Le Al Nawatef propose des bungalows en toile épaisse avec un sous-bassement en pierres, des chambres en dur et un autre hébergement en forme de grand igloo de béton. Ce dernier n'a rien d'esthétique, un peu moche même, mais en bon état car récemment construit et demeure confortable. Il a l'énorme avantage de posséder une salle de bain et peut contenir à l'aise quatre lits.
Les repas sont servis en self dans une salle au murs de pierre, les sièges sont constitués de deux murets en maçonnerie sur les deux longueurs de la pièce et recouverts de coussins.
A noter: les sanitaires communs mériteraient une rénovation et sont un peu juste en nombre.
Au moment où on y était, des extensions étaient en cours de construction.
Tarifs:
- Bungalows de toile ou chambre en dur pour deux personnes: 15 JOD (sanitaires communs), petit déj compris.
-"Igloo" en béton pour 2 à 4 personnes: 50 JOD petit déj compris également
- Diner à 7 JOD
Notre point de vue: En dépit de son côté un peu rudimentaire, nous avons bien aimé notre séjour dans ce camp pour sa situation en pleine nature, pour l'ambiance routarde et l'accueil du personnel.