Du 10 juillet au 4 août

Vaste pays, trois fois plus étendu que la France et peuplé de seulement 3 103 000 habitants, la Mongolie étonne par ses grands espaces où des nomades s'acharnent à élever des troupeaux dans des conditions extrêmement rudes en période hivernale. La densité de la population hors capitale y est très faible, ainsi on peut parcourir des centaines de kilomètres à travers les steppes verdoyantes et vallonnées sans voir âme qui vive.

Itinéraire


Pour découvrir les grandes étendues de ce pays, nous avons parcouru 3500 km en vieux mini-van 4x4 de fabrication soviétique et presque hors d'usage. Les pannes, que notre chauffeur a plus ou moins réussi à réparer, se sont multipliées tout au long du trajet. Elles ont été de tous ordres, de la simple rupture de la courroie du ventilateur jusqu'à la casse du moteur en passant par l'absence de frein, d'embrayage, et j'en passe. Les routes goudronnées étaient pratiquement inexistantes, il n'y avait guère que des pistes cahoteuses tracées par les véhicules sur la steppe à se mettre sous les roues.


Les étapes de notre circuit

Oulan Bator et le naadam:

L'arrivée en avion sur la capitale est assez curieuse, jusqu'au moment de l'atterrissage on a l'impression que l'on va se poser sur un terrain de golf. Avec seulement 1,4 millions d'habitants, Oulan Bator ne fait pas figure de mégalopole et n'est donc pas très étendue. 

Que faire à Oulan Bator? A vrai dire pas grand chose, les vieux bâtiments à l'allure austère de l'époque soviétique côtoient quelques immeubles modernes, mais à part traîner sur la place Sùkhbataar et voir l'imposante statue du célèbre conquérant Gengis Khan, faire un tour au marché et c'est à peu près tout. Si vous prévoyez séjourner en Mongolie au mois de juillet ne manquez pas la fête nationale, appelée le naadam où se produisent les sports nationaux et des spectacles de danse. Lors de notre passage, les mongols fêtaient le 800ème anniversaire de la création de l'empire de Gengis Khan, ce qui donnait lieu à des spectacles qui mobilisaient des milliers de figurants. 



Le circuit à travers les steppes et le désert:

Difficile de vous indiquer tous les lieux précis de nos hébergements, nous avons souvent été accueillis chez les éleveurs nomades dans leur yourte, ça pouvait être "quelque part dans la steppe". Notre chauffeur-guide était chargé de nous trouver les hébergements chaque jour. 

Quelques kms après le départ, nous avions fait un arrêt qui nous a permis de visiter un site appelé le Rocky Mountain. Un peu prétentieux d'appeler ça des montagnes rocheuses, il s'agit en fait d'une colline rocheuse effectivement mais pas de quoi en faire un site touristique. Cependant, quelques pans de murs et des écharpes bleues laissaient penser que les lieux ont une valeur sacrée pour les mongols. Il devait y avoir un petit monastère à une certaine époque.  Il y aura aussi un peu plus loin la visite du monastère Choir It, on y trouve un petit temple de construction récente et des ruines sans intérêt. A noter, tous les monastères ont subi des destructions massives au début de l'ère communiste. Certains ont eu la "chance" de ne  subir que des démolitions partielles, cela dépendait de la volonté des chefs de garnison militaire soviétique.

Après avoir parcouru des kilomètres dans la steppe, apparaît comme surgie de nulle part, la ville de Mangalgov. Cité fantôme qui autrefois, au vu de ce complexe industriel abandonné, devait déborder d'activité. La ville semble aujourd'hui vivre au ralenti. Nous avons ensuite abandonné la steppe verdoyante et maintenant, c'est le désert de Gobi qui s'étend maintenant à l'infini . Il a fallu marquer quelques arrêts ne serait-ce que pour nous détendre et laisser le moteur refroidir. Comme l'a dit et répété moult fois Magnit, notre chauffeur: "Motor too hot". Il était surprenant aussi de voir Magnit s'orienter dans cet univers où tout se ressemble et où aucun relief n'émerge de la ligne d'horizon. Sans doute connaît-il les points de repaires invisibles à nos yeux? Tsog ovoo surgit au milieu de nulle part, inimaginable de trouver une ville dans un environnement aussi inhospitalier. Elle se compose de yourtes entourées de palissades en bois et quelques bâtiments publics dont un gymnase où quelques jeunes jouaient au basket-ball, un peu de vie dans cette atmosphère fantomatique. Notre hébergement est miteux, poussiéreux et tenu par une petite bonne femme qui ne semble pas ravie de nous accueillir.

Après un long trajet dans le désert du Gobi, la ville de Dalangzagad nous apparut tel un mirage, relativement importante et animée, cette cité du désert surprend. Quelle activité permet d'avoir autant d'habitants dans un endroit aussi aride? On se le demande. On retrouve aussi le même type d'habitat qu'à Tsog ovoo, yourtes entourées de palissades mais aussi quelques blocs d'immeubles et la ville possède même un aéroport.

La piste est toujours aussi cahoteuse et les pentes raides obligent Magnit à multiplier les arrêts "motor too hot ". En fin d'après midi, nous atteignons l'entrée du parc du Yolim Ham.  Petit havre de verdure dans cette contrée des plus aride. Il est surprenant de voir un petit ruisseau couler au milieu d'une jolie petite vallée. Plus surprenant encore de voir, un peu plus loin en aval, de la glace dans laquelle le ruisseau se fraie un chemin. Oui de la glace, en plein mois d'août et à basse altitude! A cet endroit, la vallée se transforme en défilé étroit et l'hiver l'eau du ruisseau gèle pour former une couche de glace épaisse d'une dizaine de mètres et qui fond lentement car le soleil n'éclaire pas l'endroit.

Après avoir rouler, rouler, rouler à travers le désert et dans des pistes infernales qui nous secouaient comme ce n'était pas permis. Magnit nous amènera à un endroit où les collines présentent une coloration assez particulière dans les tons rouge-ocre. En même temps nous aurons l'opportunité de voir une antilope et un loup. Il y a visiblement un peu de vie dans ce désert. Il faisait chaud, ce qui nous obligera à multiplier d'avantage les arrêts "motor too hot"

Nous avons atteint maintenant les dunes de Khongoryn. beaucoup de km sous la chaleur pour... presque rien. Quelques gros "tas de sable" sans intérêt. Décevant, et en plus il faisait gris. 

Trois heures de pistes plus loin, nous arriverons à Bulgan, petite ville de yourtes entourées de palissades comme Dalangzagad avec quelques bâtiments en dur. Ville curieuse, perdue dans le désert elle aussi et posée sur le sable gris. Nous y ferons un arrêt pour le déjeuner dans une guest house, chez Paul. Paul était heureux de nous montrer ses livres d'or et les articles de magazines qui parlaient de lui. Homme rendu célèbre en initiant les mongols de la région à la culture de légumes. Chose pas forcément évidente pour un peuple, ancré depuis des siècles dans le nomadisme. 

Le prochain arrêt n'est qu'à dix sept kilomètres de là, il s'agit du site de Bayazagan. Un site géologique particulier où des ossements et des œufs de dinosaure ont été trouvés. Mais avant Magnit doit refaire le plein d'essence et le village dispose d'une pompe à essence d'un autre âge. Très vite nous apercevons les falaises du site normalement rougeoyantes au soleil couchant. Il fait un vent épouvantable et le soleil n'est pas au rendez-vous aussi les falaises n'ont pas produit leur effet de couleur.

Après avoir dégringolé toute la nuit, la pluie avait enfin daigné cesser mais le ciel était complément bouché et il faisait un froid de canard. Le sol a l'air bien trempé et de larges flaques se sont formées. Magnit nous a annoncé que la piste était coupée par des inondations. En plein désert, c'est un comble! Il a fallu attendre cinq heures avant de partir, le temps que les rivières formées par la pluie et les flaques d'eau disparaissent. Nous étions partis à trois véhicules au cas où il y aurait besoin de se secourir. La conduite n'avait rien d'aisé dans ce terrain détrempé et il restait encore de grandes flaques d'eau sur les pistes. Le désert s'est transformé en véritable bourbier. Notre vieux mini-van 4x4 s'en tirait plutôt bien, grâce aussi à l'habilité de notre chauffeur. Le campement suivant était situé à proximité de deux anciens monastères, nommés Ongiin Kid qui se font face et sont séparés par une petite rivière. Ici, pas le moindre bâtiment ne fut épargné, tout a été détruit par les communistes et il ne restait strictement rien de cet ensemble autrefois plein d'activités religieuses. Néanmoins un petit temple fut reconstruit et quelques cérémonies semblaient redonner un peu de vie dans ces lieux. L'endroit est malgré tout considéré comme touristique, même s'il n'y a quasiment rien à voir et pour les rares visiteurs, une boutique d'art mongole propose quelques pacotilles sans intérêt. Il y en a même une deuxième en forme de yourte mobile, la copie de celle de Gengis Khan. Je ne sais pas si ces commerces faisaient recette avec si peu de monde qui séjourne ici.

Très vite le désert a cédé la place à un environnement plus verdoyant, de nombreuses petites plantes émergent du sable et notamment de la ciboulette. Les moutons broutent ces plantes aromatiques et on pourrait supposer que la viande en soit parfumée. 

Vers 13 heures, nous abordions une zone très humide et une jeep partie du même camp que le nôtre était embourbée. La roue motrice arrière, était enfoncée presque jusqu'à l'essieu. Même sort pour un camion. Dans un premier temps, Magnit dégagera la jeep avec son 4x4 puis ce sera le tour du camion avec les deux véhicules. Nous profiterons de cet intermède pour pique-niquer. Le soleil chauffait bien et pas le moindre arbuste n'émerge de cette verte platitude.  

 

Karakorum: 

Magnit nous signale que nous devons rester un peu plus longtemps que prévu pour cause de réparation du moteur. Ah! Bon, ce n'était pas ce que nous avions prévu, nous pensions quitter les lieux le plus rapidement possible. Nous occuperons la journée avec la visite du monastère d'Erdene Zuu. Il ne reste pas grand chose de ce grand complexe religieux de 16000 m², seuls quelques bâtiments ont échappé à la folie destructrice des troupes staliniennes. Les quelques temples qui subsistent sont de toute beauté et on peut imaginer l'importance de ce site avant le désastre.

Karakorum fut l'ancienne capitale de l'empire mongol, évidemment l'époque de cette splendeur est passée depuis fort longtemps et a perdu de son importance. Néanmoins la ville comptait quand même quelques 9000 habitants en 2006 aussi nous pouvions espérer trouver un resto, ça nous changerait de la cuisine des nomades. Mais ce n'était pas si simple d'en trouver lorsque toutes les enseignes étaient écrites en cyrillique. Comment distinguer un restaurant d'une autre boutique vu de la rue? Ah! Une enseigne "Fast food". Quoi, un fast food ici?! En fait l'établissement n'avait de fast food que le nom, pas de humburger frites avec coca cola, non il s'agissait d'un restaurant classique. De plus le menu n'était écrit qu'en cyrillique. Et comment traduire? Heureusement l'un des clients possédant quelques connaissances en anglais s'était proposé de nous aider. Pour faire simple, nous commanderons une goulache pour chacun d'entre nous. Très bon (pour une fois en Mongolie) et copieux.  

Hier, nous avions exprimé à Magnit le souhait de rencontrer des nomades qui élèvent, entre autre, des juments afin d'en voir la traite. Aussi ce matin nous emmenions avec nous, Hudaa, une jeune femme employée à la guesthouse. Après deux ou trois heures de piste, nous étions accueillis par une famille dans un campement d'éleveurs nomades, celle de Hudaa, précisément. En guise de bienvenue, nous avions eu droit à tout ce qui peut se fabriquer dans cet élevage: fromage de chèvre séché, fromage blanc, orum, arul, l'infâme airag (lait de jument fermenté) bien sûr que nous avions eu beaucoup de mal à faire semblant d'apprécier et aussi ce qu'ils appellent la vodka de lait, peu alcoolisée mais guère meilleure.

Dans les environs de Tsenker:

Nous reprenions la piste, par endroits très cahoteuses, pour arriver assez rapidement à un autre campement de nomades. Là aussi l'authenticité est au rendez-vous, nous sommes au cœur de la vie rurale mongole. Même rituel de bienvenue avec les produits locaux comme au précédent campement. Magnit insistait beaucoup sur la vodka mongole, heureusement elle n'est pas forte, elle ne doit titrer guère plus de cinq degrés.

La jeune fille de la maison, âgée de vingt ans, était aussi bien affairée avec toutes les tâches ménagères qui lui étaient octroyées. Quel avenir pour cette jeune fille? La steppe ne lui offrirait guère de possibilités, bien que de jeunes mongols verraient en elle une épouse idéale. Mais la jeune fille avait d'autres ambitions, n'en déplaise à ces messieurs, elle souhaitait faire des études à la capitale pour devenir directrice artistique. Mais les débouchés dans cette spécialité ne doivent être guère prometteurs dans ce pays. Espérons qu'elle trouvera sa voie. En attendant, elle nous a préparé le repas, pâtes faites maison avec de la viande qu'elle coupera en petits morceaux et cuites sur le poêle qui trône au milieu de la yourte. On appréciera sa cuisine. 

Le lac de Terkhiin Tsagaan Nuur:

Au moment de partir, nous ferons une distribution de cadeaux, photo de famille, remerciements et direction le lac blanc appelé localement lac de Terkhiin Tsagaan Nuur. Au bout d'une heure de piste qui nous a bien secoués, nous atteignons Tsetserleg, capitale de province, la ville compte environ 18000 habitants. Elle nous a permis de refaire le plein de provisions. Il faudra encore de longues heures de trajet dans des pistes souvent cahoteuses pour arriver au campement situé au bord du lac. Nous y étions chaleureusement accueillis par le gérant du camp accompagné de son fils de sept ou huit ans. L'endroit avait l'air sympa mais le ciel est bien noir et il fait même assez froid. Le gérant nous installe dans notre yourte et allume le poêle. Très vite une chaleur agréable emplit la yourte et on se sent nettement mieux. Nous avions même la chance d'avoir de l'électricité, fournie par un petit groupe électrogène. La météo ne sera guère agréable pendant notre séjour au lac blanc, pluie et fraîcheur nous accompagneront pendant ces trois jours passés ici. Entre deux averses Magnit nous a conduit au cratère du Korgo et au retour ce fut la panne fatale de notre mini-van. Moteur foutu! Magnit se débrouillera pour  trouver un autre véhicule. Mais encore plus pourri! La mécanique était dans un sale état: moteur à bout de souffle, boîte de vitesse nase, embrayage foutu et freins hors d'usage. L'inquiétude s'est emparée de nous, de sérieux problèmes mécaniques se profilaient dans un avenir tout proche. Malgré tout, nous arriverons à traverser des contrées assez chouettes, de jolies vallées au fond desquelles serpente une rivière avec des yacks ou autres troupeaux qui pâturent.

Jarghall, notre étape du jour, était une petite ville curieuse aux maisons construites en troncs d'arbre. La région semblait très boisée, des troncs empilés attendaient d'être transformés ou expédiés. Magnit cherchera notre hébergement pour la nuit, il demandera à plusieurs personnes pour nous trouver un hébergement dans ce petit village perdu dans la steppe.

Aux alentours de midi, Magnit nous a arrêté chez une famille d'éleveurs pour casser la croûte. Le campement avait l'air très rustique et l'hygiène semblait faire grandement défaut. Une femme nous a fait du sou té tsé, le thé salé avec un soupçon de lait accompagné de fromage séché au goût très moyen. Ensuite ce sera des kouchours, sortes de beignets frits dans l'huile et fourrés à la viande, qui nous ont servi de plats de résistance. Très moyen comme bouffe, difficile de trouver quelque chose de bon en Mongolie, en plus ça ne fait vraiment pas net dans cette yourte et la maîtresse de "maison" ne l'était pas non plus. 

Le lac kovskol:

Enfin nous arriverons à notre guest house située complètement au sud du lac. Le propriétaire des lieux nous a reçu agréablement et nous a dirigé vers la cuisine, il nous proposera une petite collation avec thé mongol, café, pain et beurre. Un autre jeune nous accueillera également et se montra tout fier de nous sortir la seule phrase en français qu'il connaissait par cœur: "Je m'appelle Jimmy et je vous offre ce pain délicieux". Il faisait bien chaud dans cette cuisine, on a beaucoup apprécié vu le temps qu'il faisait dehors, c'est à dire pas beau. Notre lieu de couchage se situait dans une petite maison en bois, ça nous a changé des yourtes. Il n'y avait pas grand chose à voir à vrai dire dans ce secteur, si ce n'est que l'immensité bleue du lac. Pour varier un peu la ballade, nous improviserons un itinéraire à travers la taïga, une forêt de mélèzes, complètement détrempée. On a l'impression de marcher sur de la serpillère mal essorée. A la sortie de la forêt, du haut d'une petite butte, nous avions une vue d'ensemble sur la ville de Khatgal. Curieux ensemble fait de maisons en bois entourées de palissades et organisées de façon anarchique, une ville posée sur l'herbe.

Les Tsaatans, un bel attrape touriste, juste une famille installée au bord du lac sous un tipi et quelques rennes pour essayer de faire un peu plus réaliste. Le sourire de bienvenue était de mise, tourisme oblige, et nous étions invités à nous asseoir par terre dans leur tipi. Ensuite, on nous offre un morceau de pain avec du fromage séché, histoire de faire semblant de bien accueillir les touristes. Tout cela n'était que de la mise en scène.

Autre passe-temps possible, faire un tour sur le lac en bateau, le sieur Jimmy nous trouvera un boatman à l'air peu aimable. Au moment d'endosser les gilets de sauvetage et juste avant de partir, Jimmy semblait vouloir nous expliquer quelque chose. Mais quoi? Avec son anglais incompréhensible, on ne saura de quoi il s'agissait. Le circuit devait donc durer deux heures, le boatman avec son air d'ours mal léché me fait voir l'heure à sa montre et demande à voir la mienne. Nos montres respectives devaient être exactement à la même heure, c'est vraiment à la minute près. Cette attitude ne présageait rien de bon. Allez, on partait quand même, mais le moteur avait l'air poussif et en plus avait quelques ratés. On se traînait un peu. Après une demie-heure de navigation, une petite presqu'île se détache de l'horizon et visiblement le boatman nous y conduit. C'était dans ce joli décor bucolique que nous allions pique-niquer. Les couleurs du lac sont superbes et quelques jolies fleurs agrémentaient les lieux. Nous retrouvions notre boatman au sourire aussi rare que les bananiers dans ce pays. On se traînait avec son moteur qui manque de puissance. L'heure tournait et au bout d'un moment notre boatman nous emmena vers la rive opposée du lac, longe la berge et au terme des deux heures prévues, accosta en nous faisant comprendre avec son air mal aimable que nous devions quitter le bateau. Par gestes fort bien compréhensibles, nous lui demandions de poursuivre mais il n'en démordait pas et insistait pour que nous descendions de sa barcasse. Vachement sympa! On fera le reste du trajet à pied à travers la taïga.

A l'occasion de la venue d'une délégation de l'Office des Nations Unies, un spectacle fut organisé dans la salle des fêtes. Salle qui était à l'image du pays, c'est à dire un peu délabrée: sièges en bois plus ou moins déglingués et comme mode de chauffage, deux gros poêles à bois faits avec deux fûts genre fût à huile, superposés et attachés l'un à l'autre. Il y avait quand même pas mal de monde à assister à ce concert, la salle était presque comble. Les groupes de chanteurs au talent plus ou moins bon se succédaient, des enfants à la voix des plus criardes se sont produits. Il y aura aussi un orateur qui récitera toute une tirade dont nous ne comprendrons bien évident pas le moindre mot. Le meilleur du spectacle sera pour la fin avec un groupe folklorique de qualité, ils chanteront des chants diphoniques, la spécialité artistique du pays. Autre opportunité, un naadam se produira dans les proches environs avec compétitions de course de chevaux, tir à l'arc, volley ball mais surtout la lutte, activité phare du sport mongol. L'ambiance est plutôt familiale, pas de grande démonstration ni de spectacle d'ouverture comme à la capitale. Les mongols, vêtus de leurs habits traditionnels, venaient probablement des proches environs uniquement.

Avant le retour sur la capitale, nous ferons étape au monastère d'Amarbayasgalant qui n'a subi "qu'une destruction partielle" pendant la période communiste. C'est sans doute un des rares qui a conservé autant de bâtiments. Par contre la dégradation naturelle commençaient à faire subir des dommages dans les motifs peints. Un jeune moinillon nous a ouvert les portes, il avait fait un commentaire en mongol à ses compatriotes touristes, quant à l'anglais c'est vraiment un minimum qu'il en connaissait. De style chinois avec des influences mongoles et tibétaines, le monastère fut construit entre 1726 et 1736. Notre jeune moinillon nous ouvrira les portes des différents bâtiments sans pouvoir nous procurer la moindre explication en anglais.


Bilan de cette aventure

L'attrait de ce pays réside essentiellement dans le mode de vie des nomades, aussi une immersion dans ce monde très particulier est nécessaire pour le découvrir. Les longues distances à parcourir engendre une certaine monotonie que les pannes à répétition ont un peu "agrémenté". Les pistes cahoteuses qui parcourent les steppes rendaient le trajet très inconfortable, nous n'avions jamais été autant secoués et les suspensions de nos deux mini-vans n'amortissaient pas grand chose. Notre chauffeur avait une maîtrise parfaite du terrain et se montrait très habile pour gérer toutes les situations. Par contre il avait, comme la moitié de la population, le gros défaut de s'alcooliser et surtout lorsqu'il rencontrait d’autres chauffeurs dans les campements. Mais comme il nous le disait: "Six heures avant de conduire, pas d'alcool". C'était déjà ça. 

Quoiqu'il en soit nous avions vécu une véritable aventure dans un environnement sauvage et préservé. Les nomades n'étaient pas encore pervertis par le tourisme de masse car le nombre de visiteurs à l'époque était relativement faible. 

 

Monuments:

On ne va pas en Mongolie pour voir de beaux monuments, d'autant plus que les troupes staliniennes en ont détruit la quasi totalité.

 

Hébergement et nourriture:

Là non plus, il ne faut pas s'attendre à un niveau de prestation élevé. Les conditions d'hébergement, lorsque le voyage se fait en individuel, sont très spartiates et du côté gastronomie, là encore c'est loin des 3 étoiles au Michelin. Jamais de fruit, aucun arbre fruitier ne pousse dans le pays, la viande de mouton est dure comme de la semelle et le riz très moyen. Les légumes frais sont aussi rares que les truffes chez nous, on a beaucoup apprécié la soupe quand on nous en servait. On se nourrit, c'est tout. 

 

Hygiène:

 Les nomades vivent dans des conditions souvent très rudimentaires et bien entendu il n'y a pas de douche dans les yourtes. On se contentait souvent d'une "toilette de chat" avec une bassine d'eau pas toujours chaude. Quant aux sanitaires, cela se résumait souvent à un trou dans la steppe. Par contre, si vous voyagez avec un Tours Opérator, vous bénéficierez de plus de commodités. Cependant il existe des douches portables qui n'est autre qu'une poche de quelques litres prolongée d'un tuyau et d'une petite pomme de douche. Nous la posions remplie d'eau à chauffer sur le moteur, ainsi en utilisant le strict minimum d'eau, on arrivait à prendre quatre douches. Un vrai bonheur.

 

Langue:

 La langue nationale est le mongol (ᠮᠣᠩᠭᠣᠯ ᠬᠡᠯᠡ) avec son écriture indéchiffrable pour un non initié, mais si vous avez des bases en russe, cela peut être utile pour voyager seul (quoique...), l'anglais était loin d'être pratiqué à l'époque par la majorité de la population mais la jeune génération (citadine) en possédait des bases. Le plus pratique reste encore d'être accompagné par un chauffeur-guide anglophone.

  


Comment voyager en Mongolie

En individuel avec une agence locale ou en organisé depuis la France?

Vous ne vivrez pas le voyage de la même façon selon la formule choisie. Autant en individuel, vous aurez une immersion authentique dans le milieu des éleveurs nomades ce qui vous permettra sans doute de vivre des moments authentiques et surprenants, autant en organisé par un TO, vous vivrez un voyage certes plus confortable mais vous n'aurez pas la même approche du peuple nomade. C'est une question de choix. 

 

Peut-on visiter la Mongolie en individuel sans passer par une agence même locale? Oui, mais... il faut avoir un goût très prononcé pour l'aventure car ce n'est, ou tout au moins ce n'était, pas évident surtout si on veut aller à la rencontre des nomades. Les transports publics n'étaient possibles que d'une ville à une autre et il n'y en avait pas beaucoup. Certains font au moins une partie de leur trip à cheval mais c'est une organisation pas évidente et cela suppose bien savoir pratiquer l'équitation et peut révéler bien des surprises.

 

Mais quelque soit la façon dont vous voyagerez, la Mongolie vous surprendra inévitablement.

 

 

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