L'arrivée

Aéroport de Bogota, il est 15h 30, un coup de tampon sur le passeport et nous voilà en Colombie. Première préoccupation: se procurer des pesos, la monnaie du pays. On a deux possibilités: le change ou le DAB. Pour commencer, ce sera les deux. Paraît-il qu'au DAB, le taux est plus avantageux. C'est vrai, au moment du retrait, l'écran de la machine affiche 3260 $ pour 1 € auquel il faut déduire 10 500 $ de commission sur la totalité retirée en l’occurrence 400 000 $. Une inconnue demeure malgré tout, la commission prélevée par notre propre banque. Le change au Money Exchange n'est que de 2970 $ pour 1€. Nous n'avons donc pas effectué d'autre change dans ces bureaux de change de tout le séjour.

Le premier taxi, en général on se fait arnaquer sur le prix du parcours mais rassurez-vous, ça ne vous ruinera pas. Pour aller à notre hôtel à Bogota, le chauffeur nous a demandé 30 000 $ plus 5000 à l'arrivée à l'hôtel. C'est au moins deux voir trois fois le prix normal.  Conséquence des longues heures sans sommeil qui ont anesthésié un peu nos neurones. 

Vu de l’extérieur, l'hôtel ne paie pas de mine, pas de panneau indiquant le nom de l'hôtel juste une discrète petite plaque avec le nom "Deportel". Pas un seul commerce dans le quartier, au demeurant très calme et constitué de maisons en briques à un étage. Pour le repas du soir, on préférera ne pas mettre le nez dehors, quelques biscuits et une boisson chaude avalés dans la chambre ont fait office de dîner.

Désert de Tatacoa, chaleur et beautés minérales

Décalage horaire oblige, à 3 h du matin on était complètement réveillé aussi l'attente du petit déj en fut longue, très longue puisqu'il ne pouvait être servi qu'à partir de 7 h. Une petite note sympathique de la part du personnel: deux bonbons déposés sur la soucoupe et accompagné d'un "Feliz compleaños" à l'attention de Bernard. Sa date de naissance inscrite sur le passeport n'a pas échappé au réceptionniste. Petit déj un peu minimaliste quand même mais vu le prix, on ne peut pas être trop exigeant et apparemment, il n'y a pas foule. On est les seuls clients.

Notre charmant hôtelier nous appelle un taxi pour aller au terminal de bus Salitre et là on paiera le tarif normal, c'est- à- dire 8000 $.

A Neiva, la chaleur nous enveloppe dès la descente du bus. La température à Bogota était beaucoup moins élevée, ici c'est l'étuve.

Quant à l'hébergement dans le désert, nous hésitons entre le Doña lilia (fortement préconisé par notre chauffeur du collectivo) et le Las noches de saturno qui lui, est doté d'une piscine.  Notre choix se portera finalement sur le Doña lilia, la chambre présente un confort sommaire avec un grand lit et un autre plus petit mais on appréciera la douche, froide et qui nous fera le plus grand bien. En Colombie, beaucoup de douches se limitent à un simple bout de tuyau à l'horizontale, rustique mais efficace quand même. On est mort de fatigue.

Le confort du lit laisse à désirer, le matelas est tellement ferme et bosselé par les ressorts qui nous rentrent dans les côtes que l'on a dû migrer tous les deux sur le petit lit d'à côté, plus confortable mais plus étroit. Cependant ce fut un moindre mal. Par contre, il n'est pas question de passer une seconde nuit dans ces conditions, j'ai donc demandé à changer de matelas mais il a fallu que je renouvelle ma demande cinq fois dans la journée. 

Le désert: il n'est pas très étendu, sa superficie se limite à 338 km², semi-aride, on trouve quelques petites sources dont certaines alimentent des piscines dans les hébergements. Pas de majestueuses dunes de sable mais un sol sableux et pierreux agrémenté de quelques zones ravinées et de cactus candélabres. Il comporte deux parties intéressantes: le désert gris et le désert rouge. Mais regardez plutôt les photos:

Double part de désert...

Eh oui, cette région nous offre, deux paysages un peu différents. Moins spectaculaire mais intéressant quand même, le gris se limite à une petite zone que l'on parcourt en 45 mn ou 1 h (2km) et le rouge, plus vaste et coloré de rouge brique où l'on savoure les beautés naturelles pendant plus de deux heures. 

Le gris...

... et le rouge.


Mon conseil: commencez par visiter le gris en partant tôt le matin (ce dont on n'a pas fait), il est situé à 8 km de l'observatoire. Il faut 2 h pour y arriver et sous un cagnard à 40°... ça donne soif. Emmenez de l'eau! Un resto/bar à 200 m de l'entrée du petit circuit du désert gris permet de se rafraîchir. On peut le commencer soit par la piscine (eh oui, ça se trouve en plein désert) soit par un autre point de départ pas bien indiqué, comme repère, il y a une cabane. Mais dans les deux cas ne vous engagez pas trop loin, bifurquez à 200 ou 300 m après vous êtes engagé dans le défilé (ce n'est pas signalé). Ne faites pas comme nous, et d'autres que nous avions rencontré, on a continué pendant je ne sais combien de temps dans ce défilé où coule un mince filet d'eau qui finit par se perdre rapidement dans le sable, en cherchant désespérément la sortie. Il y fait une chaleur de fou et on pourrait s'y perdre.

Quant au rouge il y a moins de risque mais on peut aussi tourner en rond un moment avant de trouver la bonne direction. On peut y aller en fin d'après-midi, les couleurs ne sont pas les mêmes qu'en pleine journée. 

Des motos-taxis proposent de vous emmener à l'entrée du désert gris depuis l'hôtel pour 30 000 $. Un peu cher à notre goût et c'est tout à fait faisable à pied, la chaleur est supportable avec la brise à condition d'emmener suffisamment d'eau. Cependant on s'est farci du trajet en plus, ce qui représentait une vingtaine de km en tout et je dois avouer que la pause repas au resto/bar à la sortie du site et la douche fraîche à l'arrivée furent salvatrices. 


TIERRADENTRO et son site archéologique

Le bus nous dépose à La Plata et nous y arriverons trop tard pour choper le colectivo qui doit nous emmener à Tierradentro, ce sera donc en taxi que nous terminerons le trajet. On s'entasse à cinq sur les sièges étroits et les sacs à dos dans un mini coffre d'une toute petite Chevrolet. La route est en grande partie constituée d'une piste cahoteuse et les amortisseurs de la voiture doivent souffrir. Des tronçons sont en cours de réfection, les choses devraient donc s'améliorer dans les semaines à venir. 

Tierradentro, ce petit village de quelques centaines d'habitants, n'est composé que d'une seule et unique rue non asphaltée. Par contre les hospedares ne manquent pas, nous jetterons notre dévolu sur le Mi casita. Il est 15 h et à cette heure-là, les deux restos du village ne servent plus à manger. Mais on se régalera d'une délicieuse salade de fruit (j'en salive encore rien qu'à l'écrire) accompagnée d'une agua panela chaude, dégustées à la boutique de la voisine. Le soir, nous prendrons un bon repas à 8500 $ au resto. Nous y rencontrerons un colombien francophone réalisateur de cinéma, il connaît la France pour y être allé plusieurs fois en particulier au festival de Cannes.

L'effet du décalage horaire se fait encore ressentir, aussi à 3 h du matin on est une nouvelle fois complètement réveillé, impossible de se rendormir. En compensation, nous aurons le loisir d'entendre une jolie mélodie qui nous sera offerte par les oiseaux dès les premières lueurs du jour. Après le son, l'image, le jour levé, pendant le petit déj, nous pourrons observer un échantillon de ces magnifiques volatiles au plumage coloré de bleu ou de rouge vif.

L'intérêt de ce village réside essentiellement dans son site archéologique, un parcours de 14 km permet de visiter des tombes réparties en plusieurs endroits. Il faut acquérir un passeport (20 000 $) au musée du village qui donne accès aux cinq sites qui comportent chacun plusieurs tombes. On commencera par la visite du musée archéologique puis on entame le parcours qui débute par une montée (qui tue) de 20 mn et la suite à la même configuration. Et pour casser un peu plus les jambes, il faut emprunter un escalier de quelques marches à la hauteur démesurée pour descendre au niveau des tombes. A chaque site, il y en a plusieurs, aussi on sélectionnera les plus belles à visiter. On grimpera jusqu'à la piste qui mène à San Andrès de Pisambalà, petit village sur l'itinéraire du parcours, nous y ferons une halte pour le déjeuner dans un excellent resto La portada .

Le dernier site avant le village comporte non pas des tombes mais des statues. L'église de San Andrès est hélas quasi en ruine, ravagée par un incendie, criminel selon le LP ou, autre version selon un villageois, due à un court-circuit. Laquelle est la vraie? Mystère. Un toit en tôle remplace celui en chaume et de grands pans de tissu blanc masquent les murs calcinés à l'intérieur. Regrettable car elle avait du cachet, elle attend sa restauration depuis trois ans.

Nous ferons l'impasse sur le dernier site, El aguacate, le plus élevé (2000 m) on en a plein les pattes et il commence à pleuvoir. 

L'église de San Andrès de Pisimbalà avant...

        ... et maintenant.



Désolé mais, je n'ai que peu de photos du site archéologique car toutes ont disparu avec la carte mémoire qui nous a été dérobée.

Une lampe électrique est utile car toutes les tombes ne sont pas éclairées.

Nous verrons les plus belles tombes à l'Alto de San Andrès, celles dont les peintures sont le mieux conservées. Le parcours se fait dans un bel environnement, c'est une agréable balade de 14 km, un peu dur pour nos vieilles pattes mais qui vaut le coup.


POPAYAN , SYLVIA et son marché typique

Lever aux aurores, c'est-à-dire 5 h et à 6 h nous sommes dans la rue et dans la pénombre à attendre le bus qui doit passer juste devant notre hospedare. Le proprio patiente avec nous sans dire mot dans une quasi indifférence.  On se demanderait presque pourquoi, il est là. A l'arrivée du bus, il saisira un de nos sacs pour le mettre dans la soute, seul geste de sympathie qu'il aura daigné nous accorder. Tous les rideaux sont tirés, on y voit à peine à l'intérieur du bus et les vitres sont couvertes de buées. Les passagers, dans un état semi-léthargique, sont enfouis dans leur siège. Ils ont dû voyager toute la nuit. Il y aura beaucoup d'arrêts et la route était impraticable par endroits à cause des travaux qui engendraient une boue énorme.

Il est 12 h 30 lorsque nous posons pied au terminal de Popayan, reste à trouver un hébergement et comme on en n'a pas réservé... Eh ben, c'est un peu difficile. Première tentative avec la Casa Familiar Touristica. Pas terrible, allons voir au Caracol. Les deux dernières chambres disponibles ne nous enchantent pas vraiment. L'employée nous réservera par téléphone deux chambres à L'hostaltrail. Pas super non plus, mais là, on ne peut plus se permettre de faire les difficiles. On acceptera.

Débarrassés de nos lourds sacs à dos, nous nous préoccuperons de trouver un resto, on commence à avoir une petite faim. Nous jetterons notre dévolu sur la Tienda regional del Macizo . Un peu en dehors du centre historique ce resto sert de la bonne bouffe et n'est pas fréquenté par les touristes.

La ville est pourvue d'un office du tourisme, on y est reçu par un jeune et charmant policier qui nous donnera des infos sur la poursuite de notre voyage, à savoir le village de San Cipriano et les possibilités pour aller à Nuqui. Pour cette dernière, il faut prendre un avion depuis Medellin ou Quidbo et c'est un brin cher. Cependant nous avons rencontré des voyageurs qui y sont allés depuis Buenaventura en bateau mais là c'est une véritable aventure. 

La ville de Popayan, à notre goût, n'a rien d'agréable à cause du trafic et de la pollution qui en découle. Donc vous l'avez compris, cette ville ne nous a pas séduite. Aussi, on n'y restera pas longtemps. En attendant pour passer l'après-midi, on s'installe sur un banc au parque, un des rares havres de paix dans cet univers bruyant. Visiblement, les lieux sont bien surveillés, il y a bon nombre de policiers autour de la place. Demain nous envisageons d'aller voir le marché de Sylvia à 53 km de là.

On s'endormira tôt, malgré le bruit de la circulation. Elle cessera vers 22 h. 

A 4 h 45, on est déjà debout, il fait encore nuit lorsque nous nous dirigeons à pied vers le terminal. Un mini-bus nous emmènera en 1 h 1/2 dans cette petite ville de plus de 30 000 âmes. Il y fait un peu frais, à cause de altitude (2540 m) et il est à peine 7 h du matin. Une petite pluie nous accueille et en attendant qu'elle laisse sa place au soleil, on se prendra un petit déj histoire de se réchauffer.

Le marché couvert regorge de toutes sortes de fruits et légumes que les Gambianos se sont évertués à cultiver. Ceux-ci apportent une note colorée avec leur tenue traditionnelle bleue et noire et sont coiffés soit d'un chapeau noir en tissu rigide ou d'une sorte de double béret en paille seulement porté par les femmes. Bien entendu figurent aussi des centaines de kg de panela, des outils, des ustensiles et à l'extérieur quelques animaux.

Ce marché nous enchantera et pour compléter le tableau, on acceptera un tour en jeep avec un guide qui nous emmènera dans les environs. On espérait voir la vie dans les villages mais ce ne fut pas tout à fait ça.

Il y a eu la visite d'une petite pisciculture/resto (la truite était bonne) quelques explications sur une montagne sacrée, d'un rio aux eaux miraculeuses, elles était même censée faire disparaître les petites rides, genre "patte d'oie" rien qu'en se mouillant la figure. Tiens! des clous oui, j'ai toujours ma vieille peau! ça ne marche pas! A moins qu'il ne faille le faire tous les jours? Mais bon, ne soyons pas trop négatif, nous avons quand même eu quelques infos sur les coutumes locales.

Bon, assez de commentaires, j'imagine que vous souhaitez voir quelques images de ce marché, non?


SAN CIPRIANO, un petit d'Afrique

C'est aujourd'hui que nous quittons Popayan pour aller dans un village un peu particulier dont la population est constituée d'une communauté afro-colombienne.

Un km à pied plus tard, nous arrivons au terminal de bus où l'on trouve sans difficulté un transport pour Cali. De là, on achètera notre ticket à un guichet complètement fermé par des vitres et dont la communication se fait par un système de micro crachotant. Les paroles de l'employée qui sortent du haut-parleur sont quasi inaudibles, en plus avec notre espagnol très moyen, vous imaginez la situation. Bref, on s'en sortira quand même et on obtiendra une ticket pour Buenaventura. Le bus nous arrêtera au carrefour de la route pour Cordoba où les rabatteurs se précipitent vers nous pour nous conduire au village. Ils aiment beaucoup les étrangers car, on s'en douterait, ils paient trois fois plus cher le transport pour aller au village que les locaux. 

San Cipriano est desservie uniquement par la voie ferrée, peu fréquentée, qui relie Buenaventura à Cali. Pas de train de voyageurs comme on pourrait l'imaginer pour ce rendre à ce village mais une petite plate-forme en bois qu'ils appellent bujita (petite sorcière) montée sur des roulements à billes et comme moyen de propulsion, une moto fixée dessus dont la roue arrière est posée sur un rail. Le trajet ne dure qu'une dizaine de minutes et l'engin roule à... 25 ou 30 km/h. Et que fait-on quand une bujita arrive à contre sens? Et bien, on discute pour savoir qui va enlever tout son chargement et déposer sa machine sur le côté pour laisser passer l'autre. Une expérience amusante. 

A l'arrivée, il faut commencer par payer un droit d'entrée de 2000 $/personne. Mais on est saisi par le côté improbable de ce village en pleine forêt luxuriante, sa population uniquement de race noire, les habitations en bois et béton plus ou bien construites le long de l'unique rue non asphaltée, on se croirait dans un village d'Afrique équatoriale. Un tracteur traînant une remorque assure tous les transports: scolaire, matériaux, denrées qui arrivent par la voie ferrée mais n'essayez pas de le photographier en activité, le conducteur n'aime pas ça, mais vraiment pas. 

Après avoir visiter quelques hôtels, nous choisirons La Tia. Très rudimentaire, mais ils le sont pratiquement tous, et tout en bois, dans un espace vert bien entretenu et en retrait de la rue. Pour les repas nous préférerons le David. 

Au delà du village, la piste continue et permet de suivre des sentiers aménagés dans la forêt qui mènent soit à la rivière où l'on peut se baigner soit à de petites cascades qui se jettent dans des bassins tout aussi petits. Mais l'activité phare de cet endroit c'est le tubing, c'est-à-dire la descente en chambre à air sur la rivière. Ce dont on envisageait faire cet après-midi, mais pas de pot, au moment de louer les bouées, on nous informe que ce n'est pas possible à cause de la pluie qui vient de tomber et qui va gonfler le rio. On passera donc le reste de l'après-midi à se relaxer sur la terrasse du La Tia .

La nuit fut un peu perturbée par des souris qui en voulaient à nos viennoiseries, on les entendait galoper sur le faux plafond pour descendre ensuite sur l'étagère où étaient posée des petites gâteries. Nous fûmes tranquilles après avoir suspendu le sac à un fil de la moustiquaire. 


SALENTO, du touriste, du touriste...

Pour le retour, se pose le problème du transport. Nous avons prévu d'aller à Salento dans la zona cafetera et on ne sait pas trop comment faire. En l'absence d'informations sur ce sujet, nous avons décidé d'une stratégie: 1-transport en bujita jusqu'à Cordoba, 2-remontée à pied pour atteindre la route Cali/Buenaventura, 3-choper un bus qui se dirige vers Buga ou mieux Salento direct. Sauf que ça ne s'est pas passé du tout comme ça. Arrivés à Cordoba, au terminus des bujitas, un homme parlant parfaitement l'anglais, nous déclare que notre plan est très hasardeux. Selon lui, il vaut mieux emprunter le mini-bus qui attend là d'être plein pour partir à Buenaventura situé seulement à 20 mn d'ici. Moi ça me va, en plus on n'aura pas à se farcir la remontée avec nos sacs à dos jusqu'à la route principale. Avec une chaleur qui atteint les 30°, voir plus, et le trafic de camion à cause des travaux dans le secteur, je préfère nettement l'option que cet homme nous propose. Embouteillage monstre sur la route Cali/Buenaventura, les 20 mn initialement prévues se sont transformées en presque 2 h. De Buenaventura, nous serons obligés de retourner à Cali, la route de Buga est fermée. Le chauffeur de notre mini-bus est un fou du volant, il se sera permis de remonter à toute vitesse une bonne partie de la file de l'embouteillage, pas encore résorbée 2 h plus tard, mais surpris par des travaux limitant la largeur de la chaussée, il dut freiner à mort. Les pneus crissèrent sur la chaussée en dégageant une fumée bleutée à l'odeur de caoutchouc brûlé. Personne ne broncha sauf nous qui lui avions crié "Despacio! despacio!" . C'est qu'il nous a fichu une sacrée frayeur ce dingue. Depuis Cali, il faudra encore 2 h de route pour aller à Arménia et de là changer encore une fois de bus pour Salento.

Il est 20 h lorsque le bus nous dépose à Salento, on se sera payé 12 h de transport et l'hôtel que nous avions choisi est complet. Tous les hôtels bon marché sont complets et comme on n'a rien réservé. Eh ben... on est mal. Nous aurons quand même une solution, provisoire, une petite chambre pour quatre et seulement pour cette nuit là, à la posada Las estrellas del agua . Demain, il fera jour... 

Les effets du décalage horaire disparaissent, nous avons réussi à dormir jusqu'à 7 h. Première préoccupation, se trouver un hébergement. Ce sera par le plus grand des hasards que nous en trouverons un chez l'habitant et ce par l'intermédiaire d'un employé d'un hôtel un peu haut de gamme. Il se trouvait là au moment où nous sommes passés et nous a proposé cette option. Une dame seule qui possède une petite maison secondaire en bois un peu bricolée et qui dispose de deux chambres doubles avec balcon commun. Eh bien voilà, il faut toujours croire en sa bonne étoile! 

Salento est une jolie ville très colorée mais que de touristes, en plus nous sommes en plein week-end du 15 août et ça déborde de touristes dont beaucoup de colombiens. Boutiques et restos sont légion dans le centre et en plus, une bonne quinzaine de restos mobiles sont installées sur le parque. Le soir, musique à plein tube un peu partout avec ambiance discothèque. Bref, tout ce qu'on aime. 

Nous sommes dans la zona cafetera et la spécialité du coin, c'est... la culture du café. Claro que si! La visite d'une finca s'impose donc, nous choisirons celle du sieur Don Elias, une petite propriété familiale de 4 ha qui pratique la culture du café bio. Il faudra une heure pour y arriver par un chemin tout en descente depuis notre hébergement. Le retour nous fait un peu peur, remonter tout ce chemin sous la chaleur... Nous aurons la possibilité d'une visite guidée soit en espagnol soit en anglais. Comme on est un peu plus à l'aise avec l'anglais, ce sera donc dans ce langage, parfaitement parlé par notre jeune guide, que nous ferons cette visite au demeurant fort intéressante. Huit tonnes de fruits sont récoltés par an et après traitement il n'en restera que la moitié en grains consommables. Bien entendu, cette visite se terminera par une dégustation de café maison. Tarif de la visite: 6000 $/personne.

Nous aurons la possibilité de remonter à Salento en jeep, je préfère, pour 3000 $/personne.

LA CULTURE DU CAFÉ BIO DANS LA FINCA DE DON ELIAS

Dans cette finca tout semble bien pensé:

Bien entendu pas d'engrais chimique ni de pesticide, les nutriments sont apportés par du compost, des grains de café de mauvaise qualité, des fruits (bananes entre autre) et des bananiers qui pourrissent sur le sol. Ces derniers ont aussi la fonction de réguler l'apport en humidité dans le sol. Côté traitement des maladies, là aussi ce ne sont que des produits naturels comme des baies d'arbrisseau qui permettront de fabriquer un fongicide… naturel évidemment. Des ananas auront pour fonction d'attirer les insectes qui préfèrent ce fruit au café.  On y trouve aussi du yucca qui retient le sol en pente par son système radiculaire. Un couvert végétal protecteur est assuré par des bananiers et aussi d'autres grands arbres comme des avocatiers. Et pour assurer la sécurité des cueilleurs, des poules éliminent les petits serpents venimeux et les scorpions qui auraient la mauvaise idée d'élire domicile à cet endroit. 

Les couleurs de Salento

Le confort de notre lit n'est pas super, il est creux au milieu aussi on se retrouve collés, enfoncés dans le creux du lit comme pris dans un piège. En plus il fait un peu froid la nuit. Mais bon, on n'est pas à la rue. Nous avons eu connaissance par le bureau d'info touristique du parque qu'aujourd'hui, il y a des festivités à Circasia le village voisin. Il n'y a pas à hésiter, on chope un bus à 11h et une demie-heure plus tard on arrive au village où beaucoup de monde est rassemblé sur le parque. Il s'agit du carnaval de la liberté et les jeeps, que les colombiens appellent les "ypao" sont à l'honneur. Très utilisées depuis les années 60, ces jeeps Willys (autre dénomination) ont transporté depuis toujours d'impressionnantes cargaisons de fruits, de passagers et bien d'autres choses encore. Le temps fort de ce carnaval sera le défilé qui débutera à 14h 30 annoncé par une mélodie tonitruante de klaxon d'un camion de pompier. Fanfares, majorettes, reines et dauphines, personnages déguisés sur toutes sortes de thèmes: écologie, évocation de la paix, passé pré-colombien, insectes géants et étranges, le diable, la vie, la mort, bref tous les sujets de la vie colombienne. Et pour finir, le clou du spectacle: les ypaos  incroyablement chargés et certains conducteurs se risqueront à faire des acrobaties avec leur jeep.

Regardez la vidéo, c'est incroyable.

Le carnaval de la liberté à Circasia

Il y a du monde à la maison, des amis de notre logeuse sont venus profiter aussi de l'hébergement et toutes les chambres sont occupées. Tous nos saluent avec le sourire mais pour le côté intimité on repassera, quant à la salle de bain, il faudra bien cibler le moment pour l'utiliser. Il n'y en a qu'une et l'eau est coupée pendant de longues heures dans la journée et la nuit. L'eau manque dans le secteur et en plus la demande est importante à Salento avec l'affluence de touristes.

Ce soir, l'ambiance dans le village sera placée sous le signe des JO, la joie s'exprimera dans les cafés et même dans la rue lorsqu'un athlète colombien remportera une médaille sans oublier aussi la musique qui déborde de partout autour du parque.

Demain, la vallée de Cocora est au programme, lever tôt donc coucher tôt ce soir.

Aïe, aïe, aïe! Une tourista se déclare chez Yolande vers 3 h du matin et le contexte n'est pas génial: escalier casse-gueule, les invités qui dorment dans les chambres voisines fermées seulement par un voilage, pas d'eau aux WC qui sont au rez-de-chaussée, j'ai dû en dénicher dans un bac à l'extérieur et il a fallu faire le trajet lit-WC trois fois dans la nuit. Malgré tout le remue-ménage que l'on a pu faire, personne ne s'est réveillé. Vers 6 h du matin, la situation ne s"améliorant pas, nous faisons une croix sur la vallée de Cocora, nos amis iront sans nous. Heureusement, nous avons eu la bonne idée de changer d'hébergement, deux chambres nous attendent au Floresta dont une avec sanitaires privés, ce sera plus pratique pour les allers et retours lit-WC. La journée se passera donc entre quatre murs à attendre que l'état de santé de Yolande s'améliore. Vers 15 h Bernard et Maryse sont de retour de leur expédition, pas déçus mais pas vraiment enchantés non plus.  

Quelques images de la vallée de Cocora

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